Première semaine de l’Avent : L’Annonciation
Revenons quelques semaines en arrière. 9 mois, très exactement. Le récit de Luc met en présence deux êtres, l’un masculin, l’autre féminin ; l’un et l’autre ont un nom ; l’un qui s’est déplacé, sur ordre de Dieu, l’autre semble être chez elle. L’ange Gabriel, Marie. 25 mars, fête de l’annonciation.
L’artiste nous dit ici d’où s’est déplacé celui qui a été envoyé pour être messager. Nous sommes mis en présence du monde de Dieu. Sa cour l’entoure. Il préside. Monde dynamique, comme tournant. Il est le Vieillard comme évoqué au livre de Daniel (7/9). Et sous cette spirale, un autre est là, plus discret, relation entre le monde Dieu et des hommes. Discret, il est là, bien présent : c’est l’Esprit qui se dirige vers la tête de Marie.
C’est le monde de Dieu qui rejoint le monde des hommes en vue de prendre Marie sous son ombre. C’est cette présence qui entoure le monde des hommes. L’ange aérien vient poser son pied sur le sol des hommes. L’annonce pour laquelle il est là, c’est de faire connaitre que de Dieu, l’un va venir chez les hommes.
Et tous les attributs qui le concernent sont là pour dire la jonction du monde de Dieu et du monde des hommes. Vêtements lumineux, doigt qui oriente vers Celui de chez qui il vient. Main qui porte le rameau : le lys.
Fleur d’une blancheur immaculée qui symbolise la pureté, la virginité. Et bien plus que cela. Tenue à bout de bras, elle peut être vue comme ce qui sépare le monde de Dieu du monde des hommes. La fleur de lys avec son pistil important et ses 6 grosses étamines, la fait considérer comme un symbole de fécondité : elle est la coupe pour recevoir la semence.
Peut-on voir dans ce lys que l’annonciation aurait eu lieu au printemps, à la saison des fleurs ? Cette remarque s’appuie sur un texte de Saint Bernard cité dans la Légende Dorée de Jacques de Voragine : « Nazareth veut dire fleur. Ainsi la fleur a voulu naitre d’une fleur, dans une fleur, à la saison des fleurs. ». Ces fleurs de lys si souvent présentes dans les scènes de l’annonciation, viennent signifier qu’ouverte Marie était vierge au moment de l’annonce.
Et pendant ce temps, que fait Marie ? C’est la lecture de la Parole de Dieu qui est l’objet de son occupation durant ce temps d’attente qui est celui de tout son peuple.
Et il n’est qu’un texte que Marie puisse méditer, approfondir, parce qu’il est LE texte dans lequel s’enracine toute l’espérance de ce peuple auquel Marie appartient puisqu’elle aussi participe à l’adhésion en la promesse divine
« Voici que la jeune femme est enceinte et enfante un fils, et elle lui donne le nom d’Emmanuel IS 7,14» Comment alors ne pas être au service du Seigneur, riche d’une telle promesse et choisie pour que celle-ci se réalise, lorsque Dieu s’approche du monde des hommes et qui envahit toute votre espérance ?
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Peinture de « Le Trimatice » – 1504 – 1570
texte : Père Henri Imbert pour le diocèse de Meaux