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9 février 2023

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La piété populaire

Le service diocésain de Formation vous invite à découvrir la piété populaire. Longtemps déconsidérée, celle-ci retrouve sa place dans la liturgie et l’évangélisation dans l’Église.

À partir de quelques exemples de dévotion populaire : les pèlerinages, le rosaire, le chapelet de la miséricorde divine, les vénérations des reliques des saints, le chemin de croix, …nous essaierons de voir comment laisser cette pratique du peuple chrétien nous conduire au cœur de la foi baptismale et soutenir notre désir missionnaire.

Comme le souligne le Pape François : « La piété populaire est autant un acte d’évangélisation qu’une impulsion missionnaire. Elle crée un espace de rencontre avec Jésus Christ et une manière d’exprimer la foi de l’Église ».

Le père François LABBE (diplômé de l’Institut Supérieur de Liturgie-Paris) nous aidera à réfléchir à partir de nos expériences locales et de nos questions.

QUAND : Samedi 4 mars 2023
HORAIRE : de 9h30 à 12h30
: Centre Notre-Dame des Roses – 1 rue de la Légalité, 77166 Grisy-Suisnes

CONTACT :
Babila Cromwell – Responsable du service Formation

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[Regards sur Noël] La Nativité
8 décembre

[Regards sur Noël] La Nativité

Troisième semaine de l'Avent : la Nativité

Qui d’entre nous n’a jamais été sensible au regard qui existe entre une mère et l’enfant auquel elle vient de donner vie. Sourire, parole ; toucher, sentir. Scène qui dit l’intime qui se crée entre le nouveau né et celle qui vient d’engendrer.

Tous ces éléments semblent manqués dans cette scène de naissance illustrée par ces deux fenêtres parallèles de la Cathédrale de BEAUVAIS. Pas de tendresse, pas de geste d’amour ; pas même un regard, pas même un toucher. L’auteur a-t-il oublié qu’il est lui aussi né d’une mère qui sûrement, souhaitons-lui, l’a aimé !

Ce vitrail est déjà là plutôt pour un discours théologique, voulant nous dire qui est celui qui vient de naitre.

Cathédrale Saint Pierre de BEAUVAIS Chapelle Notre Dame, juste dans l’axe du chœur. Vitraux de l’arbre de Jessé et de l’enfance du Christ
Cathédrale Saint Pierre de BEAUVAIS Chapelle Notre Dame, juste dans l’axe du chœur. Vitraux de l’arbre de Jessé et de l’enfance du Christ

Il est emmailloté et allongé, non dans une mangeoire, mais sur une construction. Il est comme dans un linceul ; il est comme sur un autel. Annonce de sa mort à venir ? Annonce qu’il sera don offert en sacrifice sur la table eucharistique. D’ailleurs, juste en dessous de lui, brille la lampe qui signifie qu’il est là, présence réelle. Lui est au-dessus, il vient d’en haut ; il est descendu chez les hommes. Les deux rideaux entrouverts autour de la lampe réunissent deux tableaux : la scène de la naissance historique, sur fond de nuit, et la liturgie de toujours qui permet au croyant de reconnaitre en Celui-ci Celui qui vient dans le monde comme la vraie Lumière. « Ah, si tu déchirais les cieux et si tu descendais » priait le prophète Isaïe (Is. 63/19). C’est fait, le mystère est dévoilé. Il est là, de Dieu et des hommes. Noël : fête de la Lumière, de la vraie Lumière : « et la lumière brille dans les ténèbres » (Jn 1/5)

Marie, sa mère, est elle-même couchée, dans la même position que son fils, les yeux grands ouverts, sa tête posée sur sa main faisant ainsi savoir qu’elle connaitra un jour une grande souffrance, du fait de ce fils, ce fils qui est là « pour être un signe contesté » - « et toi-même un glaive te transpercera l’âme » (Luc 2/34-35).

Cathédrale Saint Pierre de BEAUVAIS Chapelle Notre Dame, juste dans l’axe du chœur. Vitraux de l’arbre de Jessé et de l’enfance du Christ
Cathédrale Saint Pierre de BEAUVAIS Chapelle Notre Dame, juste dans l’axe du chœur. Vitraux de l’arbre de Jessé et de l’enfance du Christ

Pas de regard de la mère vers le fils, ni du fils vers la mère. Mais le regard de l’une et de l’autre, si l’on trace une diagonale qui fait franchir le montant de notre fenêtre, nous fait arriver à cet autre regard d’un homme, lui aussi allongé et tourné vers la scène de la nativité. Il y a comme de la connivence entre ces 3 personnes : Marie – Jésus et cet autre. Alors qui peut-il être ? Bien sûr, Jessé, un des ancêtres de Jésus, le père de David.

Cathédrale Saint Pierre de BEAUVAIS Chapelle Notre Dame, juste dans l’axe du chœur. Vitraux de l’arbre de Jessé et de l’enfance du Christ
Cathédrale Saint Pierre de BEAUVAIS Chapelle Notre Dame, juste dans l’axe du chœur. Vitraux de l’arbre de Jessé et de l’enfance du Christ

Alité, de son ventre sort l’arbre qui sera l’illustration de l’arbre généalogique de Jésus, telle que décrit par les évangélistes Matthieu et Luc : « un rameau sortira de la souche de Jessé, un rejeton jaillira de ses racines » (Is. 11/1).

Cathédrale Saint Pierre de BEAUVAIS
Chapelle Notre Dame, juste dans l’axe du chœur.
Vitraux de l’arbre de Jessé et de l’enfance du Christ

C’est donc à partir de lui que Jésus sera enraciné dans la famille humaine. Pas d’affection, ni de tendresse entre la mère et le fils. De fait. Mais connivence, comme un clin d’œil, entre l’ancêtre et la mère et son fils. L’ancêtre et la mère ont la même position, un même lit brodé, un même drapé. Mais surtout l’aïeul a le visage tourné vers la naissance à laquelle il souscrit, y reconnaissant la réalisation de ce qui lui avait été annoncé.

Nous sommes bien loin de la représentation de nos crèches. Celle-ci c’est plutôt le mystère du salut que nous sommes invités à contempler. De Jessé devait naitre un rejeton. De Marie nait un fils auquel il sera donné le nom de Jésus, le Saint, le Fils de Dieu. Co – naissance de Dieu chez les hommes.

texte : Père Henri Imbert pour le diocèse de Meaux

La célébration de l’appel décisif et inscription du nom
21 février

La célébration de l’appel décisif et inscription du nom

Cette célébration a lieu généralement le premier dimanche de Carême.

Cette nouvelle étape dans le parcours du catéchumène, marque un nouveau seuil. Elle est présidée par l’évêque, ce qui en indique l’importance et la dimension diocésaine : il agit au nom du Christ et de l’Église.

L’appel décisif ouvre un temps nouveau du cheminement des catéchumènes qui correspond avec le carême.
« C’est par la liturgie et la catéchèse de ce temps que le carême rénove la communauté des fidèles en même temps que les catéchumènes et les dispose à faire mémoire du mystère pascal. »

Source : catechese.catholique.fr

L’appel Décisif, qu’est-ce que c’est ?

Pendant cette célébration, le catéchumène est appelé officiellement par l'évêque à recevoir les sacrements de l’initiation chrétienne lors de la vigile pascale.

Quelques temps avant, le catéchumène a rédigé une lettre adressée à l'évêque afin d'exprimer librement sa volonté d'être baptisé, confirmé et de recevoir l'Eucharistie.

En s’appuyant sur le témoignage de l’accompagnateur et de la lettre de demande du catéchumène, l’évêque appelle par leur nom les catéchumènes pour qu’ils répondent de leur volonté de devenir chrétien.
Puisqu’ils ont été jugés aptes et qu’ils sont décidés à marcher vers les sacrements de l’Initiation chrétienne, les catéchumènes portent désormais le nom d'"appelés" ou " d’élus".

Cette célébration est diocésaine. Elle rassemble les catéchumènes, leurs accompagnateurs, leurs parrains et marraines qui auront à donner leur témoignage en faveur de leur filleul(e), devant toute l’assemblée des fidèles autour de l’évêque et des prêtres venus des diverses paroisses du diocèse.

La place des parrains et des marraines est importante dans cette célébration : pour la première fois, ils exercent publiquement et officiellement leur fonction : ils sont mentionnés en début de célébration, et l'évêque s'adresse à eux. Ils s'avancent avec les catéchumènes, ils leur rendent témoignage devant l'assemblée et si cela est nécessaire, ils les aident à inscrire leur nom dans le registre diocésain.

Comment se déroule la célébration de l’appel décisif ?

Pour ceux qui n'ont jamais vécu une célébration de l'appel décisif, elle est découpée en plusieurs temps :

  1. Temps de l'accueil et de l'ouverture de la célébration
  2. Liturgie de la Parole
  • Première lecture : Lecture du livre de la Genèse (Gn 2, 7-9 ; 3, 1-7a)
  • Psaume : Psaume 50 (51)
  • Deuxième lecture : Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains (Rm 5, 12-19)
  • Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 4, 1-11)
  • Homélie donnée par l'évêque.
  • Rite de l'appel décisif

A chaque fois, le rite de l'appel décisif est un temps vécu de manière très forte par les catéchumènes.

LEXIQUE

Mercredi des Cendres

Jeudi Saint

Baptême

Catéchumène

Sacrement

Vigile pascale

Évêque

Appel décisif

Scrutin

Semaine sainte

  • Appel nominal

Le délégué diocésain au catéchuménat présente à l'évêque ceux qui vont être appelés.
L'évêque : "Que chacun réponde à l'appel de son nom en se levant."

Chaque catéchumène est appelé par l'évêque. A l'appel de son prénom, chaque catéchumène se lève et reste debout.

  • Interrogation et réponse des parrains et marraines.

L'évêque s'adresse au parrains et marraines.

"Chers parrains, chères marraines, vous avez été choisis par ces catéchumènes pour les entourer et être de fervents témoins de la foi par vos paroles et votre exemple. Ils ont déjà longuement écouté la parole du Christ et se sont efforcés de vivre selon ses commandements. Les responsables du catéchuménat ont attesté qu'ils pouvaient être appelés aux sacrements.  Maintenant, je vous demande d'exprimer votre avis devant nous tous.  Devant Dieu, pensez-vous que ces candidats peuvent être admis aux sacrements de l'initiation chrétienne ?"

Les parrains et marraines répondent ensemble : "Oui, nous le pensons".

  • Interrogation et réponse des candidats

L'évêque s'adresse aux catéchumènes.

" Maintenant, chers catéchumènes, je m'adresse à vous. Vos parrains et marraines, vos accompagnateurs ont donné sur vous un bon témoignage. C'est pourquoi l’Église, au nom du Christ, vous appelle aux sacrements de Pâques. Il vous revient donc, à vous qui avez entendu depuis longtemps la voix du Christ, de répondre devant l’Église, en exprimant votre désir.

Voulez-vous être initiés par les sacrements du Christ : le baptême, la confirmation et l'eucharistie ? "

Les catéchumènes répondent ensemble :

" Oui, je le veux "

  • Dialogue avec l'évêque - Inscription du nom
  • Les appelés, avec leurs parrains et marraines s'avancent vers l'évêque : c'est le temps de dialogue personnel avec l'évêque
  • Puis chaque appelé inscrit son nom, son prénom, et signe le registre diocésain.
  • Admission (l'évêque proclame que les catéchumènes sont appelés)
  • Bénédiction finale et envoi

Tous ces appelés sont confiés à la prière de l’Église. Et, le diocèse de Meaux, notamment, a décidé de les confier en particulier à la prière des communautés religieuses monastiques.  Un(e) ou plusieurs représentant(e)s de ces communautés sont présent(e)s à la cathédrale-basilique Saint-Étienne de Meaux. Pendant la célébration, l'évêque leur remet la liste des appelés en les confiant à leur prière.

Les appelés se sentent soutenus dans leur marche vers Pâques et il est important pour eux de sentir que l’Église toute entière les accompagne.

[Laudato Si’ en action]  La création au service de la liturgie : l’art floral
15 novembre

[Laudato Si’ en action] La création au service de la liturgie : l’art floral

A l’occasion de ses 50 ans, l’Association du Bois Fleuri à Avon organisait des ateliers de sensibilisation à l’écologie intégrale promue par Laudato si, l’Encyclique du pape François (2015). J’ai participé à l’un d’eux, celui d’art floral ; et quelle belle surprise de découvrir le travail de profondeur de foi et de partage gratuit que réalise une équipe, qui fleurit les différentes églises de la paroisse.  Et cela depuis plus de vingt ans !

Disciple de Denise Rolland, pionnière de l’art floral liturgique, et de Frère Didier, moine de l’abbaye de Tamié, Edwige a été formée en art floral occidental et en ikébana (art japonais emblématique de la sobriété au service de la beauté et de la vie). Elle fait entrer la nature dans la liturgie depuis 30 ans. Le Père Olivier de Vasselot, en 2002, l’avait incitée à mettre ses talents au service des églises d’Avon. Ce dimanche 25 septembre, elle nous a donné d’assister en direct à la

confection d’un bouquet en lien avec l’Evangile du jour : le pauvre Lazare et le riche (Lc 16, 19-31).

Comment avec les éléments à disposition, ouvrir des espaces d’interprétation complémentaires pour recevoir la Parole de Dieu qui s’incarne dans la messe ? Et cela sans gaspiller ni forcer la nature par une prédation volontaire, quand bien même elle serait motivée par le souhait d’une esthétique particulière.

Que l’on ne s’y trompe pas, il ne s’agit pas de simplement décorer un lieu, ni d’illustrer un extrait d’Evangile ; l’enjeu est bien plus profond : faire entrer dans le mystère du Christ est probablement un des plus beaux cadeaux de charité que l’on puisse faire à autrui, en particulier à tous ceux qui mettent les pieds dans une église.

Les règles de cette ascèse qui est un accueillir, un recevoir et un don en même temps sont assez simples mais demandent une exigence de présence au monde, à la nature et au prochain qui induit de prendre le temps, de lire à l’avance les textes, de s’en laisser pétrir, et de les laisser résonner au regard de ce que la vie met sur nos pas au quotidien.

Ainsi Edwige nous témoigne de l’expérience qui fut la sienne cette semaine, alors qu’elle pense à la confection de son bouquet qui fera écho à la lecture du dimanche : la parabole du riche enfermé dans son indifférence luxueuse et du pauvre Lazare qui vit dans la misère au pied de son portail : elle a l’intuition qu’il faut rendre visible dans le bouquet une des clés de cette parabole : le maintien de la relation entre les mondes dans lesquels nous pouvons vivre et qui deviennent infranchissables, pas seulement dans l’au-delà, mais dès à présent. Un vieux cep de vigne – Jésus ne s’est-il pas comparé lui-même à un cep ? – tout tortueux mais offrant des directions comme symboles à déployer, ce cep - - qui est lui-même un cadeau reçu d’une religieuse - va servir de structure à la composition. Des branchages fleuris et cueillis dans le jardin du Bois fleuri vont devoir être orientés selon leur sens d’exposition dans la nature (feuille vers le haut, ou tige plutôt horizontale) et piqués dans un beau vase plat lové dans un des bras du cep. Des fruits tentants et mûrs à craquer disposés devant du côté de la branche qui va vers le bas rappellent l’avidité et la compulsion à la consommation dont le riche est victime malgré lui. Un reliquat de douille d’obus de la guerre servira de vase pour y disposer des branches légères, nombreuses qui ouvrent vers le ciel la perspective du pauvre. Au cœur de cette explosion de lumière florale, un principe trinitaire vient justifier la disposition de deux branches fleuries de zinnias (elles aussi tordues pour éviter les fleurs achetées qui ne disent plus grand-chose de la Création naturelle). En fait, il y a quatre fleurs jaunes ; alors l’une d’elle est placée plus bas car le pauvre Lazare est comme rendu visible au cœur de la Trinité.

La couleur des végétaux n’est pas non plus un hasard, puisque dans le cadre liturgique, il est essentiel et porteur de sens de s’accorder, non seulement avec le lieu et ses contraintes (taille, lumière, vitraux, ornements de l’autel) mais aussi avec les couleurs du temps liturgiques en cours (vert pour le temps ordinaire, violet pour les temps pénitentiels de l’Avent et du Carême, etc).

Cet art au service de la liturgie ouvre le regard, rend plus attentif et prédispose l’âme à recevoir, à accueillir la Parole et le Pain comme dons. N’est-ce pas là le sens fondamental de l’Eucharistie ?

               Marianna, pour les paroissiennes artistes d'Avon

 « Si nous nous approchons de la nature et de l’environnement sans cette ouverture à l’étonnement et à l’émerveillement, si nous ne parlons plus le langage de la fraternité et de la beauté dans notre relation avec le monde, nos attitudes seront celles du dominateur, du consommateur ou du pur exploiteur de ressources, incapable de fixer des limites à ses intérêts immédiats. En revanche, si nous nous sentons intimement unis à tout ce qui existe, la sobriété et le souci de protection jailliront spontanément. » (Laudato Si, §11 – texte qui a inspiré Edwige dans son engagement)

laudatosi@catho77.fr