Transmettre la foi aux nouvelles générations est la première mission de chaque communauté paroissiale
Actualité
29 novembre 2022
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[Formation] Parcours Wahou 2023
Le Service de Formation du diocèse vous propose le Parcours Wahou (la théologie du corps de saint Jean-Paul II). 8 séances de formation en ligne pour découvrir le beau projet de Dieu pour l’amour humain, pour l’homme et la femme.
Ces séances auront lieu les mardi ou jeudi soir (au choix), de 20h30 à 22h30 aux dates suivantes :
3 ou 5 janvier : Introduction au parcours et à la Théologie du corps
10 ou 12 janvier : Topo 1 Le plan de Dieu à l’origine
17 ou 19 janvier : Topo 2 Les conséquences du péché sur la sexualité humaine
24 ou 26 janvier : Topo 3 Le célibat consacré et la résurrection
31 J ou 2 février : Topo 4 L’amour renouvelé par le sacrement
7 ou 9 février : Topo 5 Le lien entre amour et vie
Dommage, la lettre U est déjà utilisée pour désigner une chaine de magasins, essayons la, toutefois pour dire notre foi pascale : « ABAISSÉ – ÉLEVÉ».
À toi qui dois attendre avec impatience ton baptême, durant la nuit de Pâques. À toi qui accompagnes depuis 1 an, 2 ans, 3 ans, celle ou celui ou ceux qui marchent vers les sacrements d’initiation, durant la nuit de Pâques. À toi qui te prépares à proclamer la foi en Jésus ressuscité, avec toute ta communauté paroissiale, au cœur de la nuit de Pâques, permets que chaque semaine, avant cette vigile pascale 2023, je vienne, à partir d’œuvres d’art : sculpture, peinture, vitraux, t’aider, moi aussi, à préparer cette profession de foi à venir, en Jésus, Christ, le Fils de Dieu.
P. Henri IMBERT
5ème catéchèse. La veillée pascale approche, avec pour toi, le baptême, ou pour toi l’affirmation en communauté de ta foi baptismale.
5ème catéchèse, avec comme fil rouge la lettre « U », courbe plane, symétrique par rapport à un axe.
5ème catéchèseaprès, voici 2 semaines, la présentation du vitrail du bon samaritain de la Cathédrale de SENS : une ligne descendante : « un homme descendait de Jérusalem à Jéricho ». 4 épisodes : Jérusalem – une agression en pleine campagne – « homo » - 3 personnages : le blessé, le bon samaritain, l’hôtelier. Et proche de cette dernière scène, l’ange, assis sur le couvercle du tombeau vide et proposant aux femmes « soyez sans crainte. Je sais que vous cherchez le Crucifié, il n’est pas ici, car il est ressuscité, comme il l’avait dit ». (Mt 28/5-6. Evangile de la veillée pascale). ABAISSÉ – ÉLEVÉ.
5ème catéchèse après, la semaine dernière, cette longue ligne descendante, le vitrail de la Passion à la Cathédrale de CHARTRES : portement de croix – mise en croix – descente de croix – mise au tombeau. Mais, autour de cet abaissement, quelques scènes majeures de l’Ancien Testament : le bois ne fut pas lieu de mort pour celui qui le porte comme une sorte de croix : Sanson – la veuve de Sarepta – Isaac. Quant à Elisée, voici qu’il rendait souffle à l’enfant de la veuve, ce fils est levé et le prophète le rend à sa mère.
Aujourd’hui, 5ème catéchèse. Je te propose de prendre un peu de temps et de porter ton regard sur le vitrail de la rédemption, dans la Cathédrale de LAON.
Patience ! Il est possible, tu le sais, grâce au téléobjectif, de grossir chacune des scènes. Le vitrail commence tout en bas et va nous inviter à lever notre regard jusqu’à son sommet. Oui, contrairement aux 2 précédents, ici pas de ligne descendante, d’où pas de « U » possible, seule une lecture de bas en haut.
Déjà, arrêtons-nous sur ce qui est à la base de cette verrière : une bête de somme – des apôtres reconnaissables à leur auréole – une foule assemblée – un homme torse nu qui pose son vêtement sur le sol – des parents qui poussent en avant leur enfant fasciné par Jésus. Nous sommes à la porte d’une ville. C’est le jour des Rameaux. Nous assistons à l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, qui dans notre liturgie précède de 8 jours la fête de Pâques. Mais peut être qu’un détail t’a échappé ? Sais-tu que tu es là, toi, moi, dans ce vitrail ?
Tu y es comme Zachée (Luc 19/1-10) qui veut voir Jésus, ce Jésus dont il a entendu parler. Et lui, le chef publicain, de petite taille, monte dans un arbre. Il s’est élevé pour voir Celui qui doit passer par là. Toi aussi, tu es là, élevé dans l’arbre, juste au dessus de la tête de l’ânesse.
S’élever pour mieux voir Celui qui va être élevé sur la croix, Celui que le Père va élever dans la gloire, par la croix, afin qu’il retrouve la place qui est la sienne de toute éternité, ayant toutefois accepté d’être abaissé jusqu’à cette mort ignominieuse sur la croix.
Découvre ici les différentes scènes qui dévoilent la ligne directrice de cette élévation.
Voici ce que nous dit cette longue ligne verticale centrale de ce vitrail : 5 scènes pour décrire la passion, la mort, la résurrection et l’élévation du Fils de Dieu fait homme.
Entre l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem et le lavement des pieds « Jésus se lève de table … Je suis le maitre et Seigneur … si je vous ai lavé les pieds, vous devez vous aussi vous laver les pieds les uns aux autres. C’est un exemple que je vous ai donné » (Jn 13/1-16), voici le dernier repas de Jésus : la Cène, l’institution de l’Eucharistie, la première messe, rappelé, fêté, célébré le jeudi saint en soirée. Une longue table, nappée dressée, servie. Qui peut-on reconnaitre autour de cette table ?
Jésus bien sûr, portant un calice ; Pierre, certainement, le premier du groupe des apôtres, avec un regard interrogateur ; Jean qui a posé sa tête sur les genoux de son Seigneur (Jn 13/24-26). « En vérité je vous le déclare, l’un de vous va me livrer, qui mange avec moi » (Jn 13/21).
Jésus bien sûr, portant un calice ; Pierre, certainement, le premier du groupe des apôtres, avec un regard interrogateur ; Jean qui a posé sa tête sur les genoux de son Seigneur (Jn 13/24-26). « En vérité je vous le déclare, l’un de vous va me livrer, qui mange avec moi » (Jn 13/21). Il s’agit de Judas, le trésorier du groupe, déjà à l’écart, de l’autre côté de la table, seul. Il tient à la main une bourse derrière son dos, comme s’il voulait la cacher. Bien que petite, elle attire l’attention parce qu’elle vient mordre le cadre rouge du tableau. Elle contient les 30 pièces d’argent de la trahison. Qu’y a-t-il donc à voir ? Un calice « Ceci est mon sang, livré pour vous » ou la bourse, signe du prix de la livraison ? C’est plutôt, à la fois ET le calice ET la bourse. Voir le Christ qui se donne afin d’être pour toujours l’Eucharistie, signe de sa présence à la multitude, mais avec toujours le risque de nous voir le trahir et donc d’abaisser Celui que le Père va élever.
Entre la prière de Jésus au jardin des Oliviers, durant laquelle s’endormirent les disciples, et la condamnation par Pilate suivie de la flagellation par les soldats, voici l’arrestation de Jésus et le baiser de Judas.
Celui qui s’était déclaré : « Je suis la lumière du monde », évangile de dimanche dernier (Jn 9/5), c’est à la lumière de torches blafardes, de nuit, qu’il est arrêté. Scène de violence où l’on distingue épée et hache (Jn 18/3). Cherches-tu toujours à voir, au creux de ton arbre ? Ecoute ce que dit Jésus : « qui cherchez-vous ? » (Jn 18/4) Oui, qui cherches-tu à voir ?
À cet instant, comme il parlait encore, survient Judas qui livrait Jésus, son Maitre. « Il avait convenu avec eux d’un signal : celui à qui je donnerai un baiser, c’est lui, arrêtez-le » (Mc 14/44). « Judas, c’est par un baiser que tu livres le Fils de l’Homme ? » Luc 22/48) Le signe de l’amour comme signe de la trahison. Voici ce qu’il y a à voir à cet instant. « Qui cherchez-vous ? … C’est moi … » dit Jésus. Ce « c’est moi » équivaut à JE SUIS, le nom même de Dieu révélé à Moïse au buisson ardent. Dieu est à voir, ici, comme celui qui, de plus en plus, va être abaissé dans sa dignité d’homme, avant que le Père ne le relève d’entre les morts.
À l’instant, continuons à voir notre ligne ascendante de ce vitrail, comme l’illustration de l’abaissement du Fils de l’Homme. Entre le portement de croix avec la rencontre des femmes de Jérusalem et la mise au tombeau, voici Jésus mis en croix.
Que sommes-nous invités à voir ? Déjà la croix sur laquelle est pendu I.N.R.I. Cette croix est de couleur verte. Elle symbolise l’arbre de vie qui porte sur son tronc Jésus de Nazareth, le Roi des Juifs.
À ce moment, s’il est à voir, c’est savoir voir avec le même regard que celui que porte Jésus sur ceux qui l’entourent : « voyant sa mère, et près d’elle le disciple que Jésus aimait, Jésus dit : « vois ici ton fils – vois ici ta mère » Cette mère est à voir avec ses deux mains croisées sur sa poitrine ; lui comme tout courbé et portant le livre. Désir de voir comme Zachée dans son arbre, disions-nous, dans la scène de l’entrée de Jésus à Jérusalem ? A cette heure nous ne nous attendions pas à voir ce que nous avons sous les yeux : une croix verte, signe d’espérance ; une femme à qui est confié un fils, un fils à qui est confiée une mère. Ton baptême lors de la veillée pascale, ou le renouvellement de notre profession de foi baptismale vont-ils nous voir confiés à l’Eglise, notre Mère, parce que disciples bien aimés ? Et nous voir confier l’Eglise parce que, par notre baptême, nous sommes devenus fils, grâce à Celui qui s’est abaissé de Dieu chez les hommes, avant que les hommes ne l’élèvent sur la croix, et que le Père ne l’élève dans sa gloire ?
Abaissé, il l’a été, mis au tombeau. Mais au matin de Pâques, voici qu’il n’y a plus rien à voir. Juste une parole à croire.
C’est pour une parole que Marie Madeleine est faite intermédiaire à l’égard de Pierre et du disciple que Jésus aimait. Elle vient de voir que la pierre a été enlevée, ce qu’elle montre d’un geste ferme de la main, invitant à voir l’absence. Et Pierre de voir que les bandelettes sont là : c’est donc que le corps n’a pas été volé.
Quant au disciple que Jésus aimait, lui, « il vit et il crut » (Jn 20/9). Le tombeau est vide. Quelle explication possible ? Seules les paroles de Jésus, vers lesquelles il est nécessaire de revenir, permettront de découvrir le sens de ce vide. L’un comme l’autre « n’avaient pas encore compris l’Ecriture selon laquelle, (Jésus) devait être levé d’entre les morts » (Jn20/9)
Mais là, nous sommes obligés de nous dire que ce qu’il y a à voir est une œuvre d’artiste. Pour nous, c’est l’invitation à croire. Le Seigneur de gloire tient dans sa main gauche une petite croix à longue hampe, symbole de sa victoire sur la mort. Il est élevé entre deux anges prosternés, précédant deux autres anges qui agitent sur son passage des encensoirs. A cet instant nous ne pouvons que croire que Celui qui s’est abaissé a été élevé et entre dans la gloire de son Père.
Nous étions ce petit bonhomme présent dans l’arbre de la scène initiale : l’entrée de Jésus à Jérusalem. Notre désir de voir n’était-il que curiosité ? Notre désir de voir nous prédisposait-il à voir Jésus élevé jusque sur la croix ? Notre marche vers Pâques nous ouvre-t-elle à un désir de voir au-delà du voir, donc à croire que Celui qui s’est abaissé a été élevé jusque dans la gloire ? A toi de voir !
Pas de « U » possible ! Qu’une longue ligne ascendante, mais qui illustre l’abaissement du Fils et par la croix, au centre de cette ligne, l’ascension pour la gloire.
Rappelle-toi : dimanche dernier a été lu le récit de la guérison de l’aveugle né, dans l’évangile de Jean. (Jn 9/1-41). Tu n’as pas pu ne pas remarquer que l’évangéliste aime bien jouer, lui aussi, avec les différents sens du verbe « voir ».
Texte : Père Henri Imbert pour le diocèse de Meaux
Jeudi 2 février, nous célébrons la journée de la vie consacrée. En quelques mots, la journée de la vie consacrée correspond à la présentation de l’enfant Jésus au temple et à la purification de la Vierge Marie. C’est une journée placée sous le signe de l’action de grâce « parce qu’il est beau et juste de remercier le Seigneur pour le grand don de la vie consacrée, qui enrichit et réjouit l’Église par la multiplicité des charismes et le dévouement de tant de vies totalement données au Seigneur et aux frères ».
À l’initiative de Saint Jean-Paul II, ce jour du 2 février est devenu, en 1997, une journée mondiale dédiée à la vie consacrée. L’occasion pour toute la communauté catholique de remercier les hommes et les femmes qui ont donné leur vie au Seigneur.
Il y a différentes formes de vie consacrée : la vie érémitique, les vierges et veuves consacrées, la vie religieuse, etc.
De nombreuses communautés de la vie consacrée sont présentes dans le diocèse :
Les Bénédictines de l’Abbaye de Faremoutiers
Les Bénédictines de l’Abbaye de Jouarre
Les Sœurs Augustines de Meaux
Les Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul
Les Sœurs de Saint-Louis à Juilly
Le Carmel de Meaux
Les Frères Maristes
Les Carmes d’Avon
Les Bénédictines de Jésus Crucifié
Les Dominicaines de la Congrégation romaine de Saint Dominique
Les Sœurs Dominicaines du Verbe Incarné
Les Sœurs de la Divine Providence de Saint-Jean de Bassel
Les Frères Missionnaires des Campagnes
Les Sœurs des Campagnes
Les Sœurs de Bethléem, de l’Assomption de la Vierge et de Saint Bruno
La Fraternité de Marie Reine Immaculée
Les Légionnaires du Christ
Les Sœurs de Marie Auxiliatrice
Les Sœurs de Saint Joseph de l’Apparition
Les Petites Sœurs de Jésus
Les Sœurs de la Sainte Famille des Nécessiteux
Les Petites Sœurs du Sacré Cœur de Charles de Foucauld
Les Sœurs Amantes de la Croix
Les Pallotins du Cameroun Société de l’Apostolat catholique
L’Union Thérèse de Jésus
L’Institut séculier Saint Dominique
L’Institut séculier Présence et vie
La Communion Fraternelle de Jésus-Serviteur
Différentes actions et rassemblements ont lieu dans notre diocèse à l’occasion de cette journée de la vie consacrée :
Les Bénédictines de Jésus-Crucifié à Brou-sur-Chantereine invitent les communautés et consacrés dans leur monastère Saint-Joseph afin de prier pour toutes celles et tous ceux qui ont donné leur vie au Seigneur par amour. Monastère Saint-Joseph, 1 bis avenue Victor Thiébaut – 77 Brou Sur Chanteraine 17h30 : Vêpres Repas partagé (s'inscrire à l'avance – contact : praxedak1@gmail.com) Vers 20h30 : Complies
Veillée de prière à l’église Saint-Nicolas à Meaux. 20h : adoration 21h : procession et messe de la Purification
Prions ensemble pour les vocations consacrées
Père plein de tendresse, Toi qui cherches des adorateurs en esprit et en vérité, Tu appelles sans te lasser des hommes et des femmes à donner leur vie pour Toi et pour le monde.
Envoie ton Esprit pour qu’il suscite aujourd’hui des serviteurs selon ton cœur qui répondent généreusement à la grâce de leur baptême, dans l’engagement de la vie consacrée.
Donne-leur une charité inventive, une foi ardente et une joyeuse espérance pour aimer ton Fils, Jésus-Christ, et servir son Église.
Pourquoi, lorsque la publicité nous présente des voitures, certaines vont plutôt vers la gauche, lorsque d’autres sont orientées vers la droite ?
Il est connu qu’en langage visuel aller vers la gauche c’est choisir la sécurité, alors qu’aller vers la droite veut signifier le dynamisme. Ici, dans ce vitrail de la Cathédrale Saint Pierre de Troyes, chapelle 0 du déambulatoire « vitrail de l’enfance du Christ et de la Dormition de la Vierge », pourquoi la scène de la fuite en Egypte nous montre-t-elle Marie, Joseph, l’enfant et l’âne se dirigeant vers la droite ? Très souvent cette même scène, en vitrail, en peinture, en sculpture, nous est présentée allant vers la gauche, comme pour nous dire que les protagonistes choisissent la sécurité de l’Egypte. Ici, veut-on nous dire que « ceux qui en voulaient à la vie de l’enfant sont morts » (Mt 2/20) et que, sur l’ordre de l’ange, le couple et l’enfant ont repris la route pour dépasser la Judée et se rendre dans la région de Galilée ?
Déjà, il y a une raison pratique à cette présentation. L’artiste a voulu sur les 2 quarts de rond, au dessous de cette scène, représenter le massacre des Innocents. Sous la fuite en Egypte, côté gauche, Hérode ordonne le massacre des Innocents
et en regard, sur la même ligne, côté droit, 2 soldats munis d’épées, empoignent des enfants arrachés à leurs mères.
C’est pour fuir ce massacre que l’ange avait ordonné le départ en Egypte (Mt 2/13). Hérode étant mort, le retour peut avoir lieu ; ce qu’évoque ce quart de rond, à gauche. La scène suivante, sur la même ligne, à droite, évoque la présentation de Jésus au Temple : « mes yeux ont vu ton salut » dira Syméon (Luc 2/29).
Logiquement la fuite en Egypte devrait précédée le massacre des Innocents puisque c’est grâce à elle que l’enfant a été mis en sécurité. Mais l’artiste avait besoin de ces 2 quarts de rond pour évoquer le massacre : l’ordre et l’exécution.
Voici Joseph
vitrail de la Cathédrale Saint Pierre de Troyes, chapelle 0 du déambulatoire
C’est lui que l’ange, selon Saint Matthieu, avait prévenu de fuir : « lève-toi, prends avec toi l’enfant et sa mère et fuis en Egypte » (Mt 2/13) Il est en tête, il est le chef de famille. Prendre des initiatives lui revient. Marie compte sur lui : leurs regards se croisent
vitrail de la Cathédrale Saint Pierre de Troyes, chapelle 0 du déambulatoire
Elle se laisse conduire, soucieuse d’abord de l’enfant qu’elle tient dans ses bras. Joseph les emmène dans la bonne direction, - le retour ? – celle du salut, « d’Egypte, j’ai appelé mon fils » même s’il lui faudra d’abord éviter la Judée. Joseph est comme le pèlerin du Moyen Age : il a son bâton de marche qui lui permet toutefois de porter le baluchon de la famille sur l’épaule. L’enfant est passif dans les bras de sa mère.
Il est langé, mais ce qui l’habille nous invite à envisager le linceul à venir, lors de sa mort. Les bandelettes sont bien visibles. Il vient d’échapper à la mort ; le massacre des Innocents est en arrière, c’est la scène juste en dessous. La mort est en avant, ce sera Jérusalem, que, dans un premier temps, lors de son retour, il va éviter : et la mort, et Jérusalem. Pour l’instant, il est confié aux soins de Marie qui l’enserre, et de Joseph qui s’applique à bien les conduire, tout en tenant fermement, de la main droite, la rêne de l’âne. Car ce dernier trotte, conscient de son importance.
Il porte celui que les Mages viennent de reconnaitre pour le roi d’Israël. Sera-ce la même bête qui de nouveau portera le « Fils de David » : « voici ton roi … monté sur une ânesse et sur un ânon, le petit d’une bête de somme » ? (Mt 21/5). Ce sera lors de l’entrée de Jésus à Jérusalem : les Rameaux.
L’âne n’est pas dans l’évangile de Matthieu, seulement dans les récits apocryphes (Protévangile de Jacques, écrit au IIème siècle). Il y est mentionné comme portant Marie, enceinte et Joseph conduisant l’attelage, en marche vers Bethléem pour se faire recenser : « Joseph sella son âne et jucha Marie dessus ».
Cet âne en évoque un autre présent dans l’Ancien Testament. C’est lui qui permettra à Moïse, autorisé par un ange, de revenir … en Egypte lorsqu’il ne risquera plus d’être mis à mort par Pharaon : « Moïse prit donc sa femme et son fils, les installa sur l’âne, et retourna au pays d’Egypte » (Exode 4/20). L’Egypte c’est le lieu de l’esclavage pour Israël. Jésus vient pour délivrer l’humanité de l’esclavage du péché et la sauver de la mort, comme lui-même passera par la mort, à Jérusalem, du fait des autorités religieuses et romaines, mais le 3ème jour il ressuscitera d’entre les morts. Espérance ? Bien sûr ! Autour d’eux trois il est une végétation
vitrail de la Cathédrale Saint Pierre de Troyes, chapelle 0 du déambulatoire
qui évoque une oasis et introduit un peu de fraicheur, à moins qu’il ne nous soit dit que le désert, lieu de passage, est en train de refleurir (Isaïe 32/15, 41/19). Des bourgeons qui ne demandent qu’à éclore !
Alors aller ou aller-retour ? Retour bien sûr, en évitant Jérusalem, jusqu’à Nazareth en Galilée, pour que Jésus puisse être appelé par le nom que les prophètes avaient annoncé de lui : « il sera appelé Nazoréen » (Mt 2/23).
texte : Père Henri Imbert pour le diocèse de Meaux