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9 mai 2022

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Assemblée synodale : défis et chantiers

Samedi 2 avril dernier s’est tenue la clôture de l’assemblée synodale.

Après plusieurs sessions de travail, le discernement des 200 délégués diocésains a permis de définir les défis et chantiers à venir pour notre diocèse.

Dans les comptes rendus des échanges en commissions et en assemblées générales, ainsi que dans les contributions reçues par mail, nous avons pu ressortir une liste de défis et de chantiers. Ils ont été présentés à notre évêque et aux délégués du synode lors de l’assemblée de clôture, samedi 2 avril à Meaux. Après un temps d’échanges en commissions au cours de la matinée, ils ont été invités à discerner ceux qui leur semblaient prioritaires pour la vie de notre diocèse.

La liste complète de ces défis et chantiers a été présentée selon les choix prioritaires faits par les délégués.

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Synthèse locale du synode 2023 sur la synodalité
20 juin

Synthèse locale du synode 2023 sur la synodalité

Après plusieurs mois de travail avec les 220 délégués diocésains, découvrez la synthèse de notre synode qui a été transmise à l'équipe nationale.
Cette dernière s'est réunie pour élaborer une synthèse globale à partir de toutes les synthèses diocésaines qui lui ont été envoyées.

C'est sur la base de cette synthèse que travaillera l'Assemblée extraordinaire des évêques de France qui s'est réunie à Lyon les 14 et 15 juin 2022. Elle a rassemblé les évêques et des référents de tous les diocèses pour célébrer le synode et rendre compte de l’expérience vécue dans les diocèses.

[Regards sur la marche vers Pâques ] Abaissé – élevé
6 mars

[Regards sur la marche vers Pâques ] Abaissé – élevé

Troisième semaine de Carême

Dommage, la lettre U est déjà utilisée pour désigner une chaine de magasins, essayons-la, toutefois pour dire notre foi pascale : « ABAISSÉ – ÉLEVÉ ».  

À toi qui dois attendre avec impatience ton baptême, durant la nuit de Pâques. À toi qui accompagnes depuis 1 an, 2 ans, 3 ans, celle ou celui ou ceux qui marchent vers les sacrements d’initiation, durant la nuit de Pâques. À toi qui te prépares à proclamer la foi en Jésus ressuscité, avec toute ta communauté paroissiale, au cœur de la nuit de Pâques, permets que chaque semaine, avant cette vigile pascale 2023, je vienne, à partir d’œuvres d’art : sculpture, peinture, vitraux, t’aider, moi aussi, à préparer cette profession de foi à venir, en Jésus, Christ, le Fils de Dieu.

P. Henri  IMBERT

La parabole est une courbe plane, symétrique par rapport à un axe, approximativement en forme de U. Une représentation qui peut nous aider à entrer dans notre thème ABAISSÉ – ÉLEVÉ en marche vers Pâques que nous sommes.

Aussi prenons justement une des paraboles les plus connues de l’évangile, en Saint Luc 10/25-37 : la parabole du Bon Samaritain. Avant de contempler le support qu’est le vitrail qui illustre cette parabole, dans la cathédrale de SENS (déambulatoire gauche), je ne peux que te conseiller de relire ce récit, afin que les images qui vont suivre te fasse entrer dans l’enseignement qui pouvait être fait au XIII° siècle. Je n’oublie pas, non plus, que nous allons ensemble vers la profession de foi baptismale de la veillée pascale, à la suite de laquelle certains seront baptisés.

Après ta relecture de cette parabole, voici donc le vitrail en son entier. Je t’entends me dire : « mais on voit rien, c’est trop petit ! » Patience, le téléobjectif va permettre de découvrir les détails. Pour l’instant, remarque au sommet un demi-cercle ouvert vers le haut, puis une ligne descendante de 3 losanges, entourés chacun de 4 pétales :

Tu dois pouvoir lire « CIVITAS JERUSALEM ». Cité déserte de ses habitants. Tout est vide ; tout est fermé ; la cité apparait comme inaccessible.

Apprends qu’habituellement, au Moyen Age, lorsqu’on illustrait un récit évangélique par un vitrail, on commençait en bas à gauche et on montait, niveau par niveau, de gauche à droite en vue du sommet qui souvent faisait découvrir soit Dieu ou le Christ ou la Vierge Marie dans la gloire. Eh bien, sache que ce vitrail est l’un de ceux qui fait exception. Ayant relu la parabole en Saint Luc, tu as dû remarquer que l’homme descendait de Jérusalem à Jéricho. Ainsi le théologien qui a donné ses consignes au maitre verrier va nous obliger à descendre. Tu vas découvrir l’importance de ce choix. N’oublie pas notre projet : ABAISSÉ avant ÉLEVÉ. Y a-t-il là une clé pour comprendre notre parabole « U » ?

Succède le tumulte d’une agression en pleine campagne : les arbres. 5 brigands contre 1 homme pris à la gorge qu’on est en train de détrousser. Ce 1er losange nous propose l’image d’un homme vulnérable. Et comment nous est montrée cette vulnérabilité ? C’est le rôle des 4 pétales qui entourent ce losange !

Autour de cet homme agressé, regarde bien, dans cet ordre de lecture : Dieu qui indique l’arbre à Adam et Eve – Adam et Eve qui mangent le fruit défendu – Dieu, séparé du couple, lui rappelle l’ordre qu’Il lui avait donné – enfin, l’ange qui chasse Adam et Eve du Paradis (Prête attention à l’épée). La vulnérabilité de l’homme c’est d’avoir succombé à la tentation d’où son premier péché : ne pas avoir obéi à la Parole de Dieu. Pour l’homme c’est le début de la descente … aux enfers ; le paradis est derrière. C’est ce que rappelle l’inscription sous cette scène d’agression : « HIC INCIDIT IN MAN. LATRO » - « il tomba aux mains des brigands ».

Poursuivons notre abaissement ! Voici le blessé qui git au milieu du losange central de cette verrière, et il est précisé que ce blessé c’est « HOMO » - « l’homme ». A cet instant, comment ne pas penser au procès de Jésus, présidé par Pilate, et qui présente Jésus à la foule « voici l’homme » (Jn 19/5). L’homme est là, au pied de cet arbre à 3 branches, figure sans équivoque de la croix dressée au somment d’une montagne, le Golgotha. Un prêtre et un lévite, au service de la première alliance, semblent en grande conversation, sur ce cas tragique qu’ils ont devant les yeux. Mais ils s’apprêtent à passer. Ils ont bien vu mais ne peuvent rien pour cet homme.

Et les 4 pétales qui entourent ce losange viennent dire justement la 1ère alliance qui, certes, a donné à Dieu d’entrer en relation avec son peuple, mais peuple idolâtre, il ne lui sera pas possible d’entrer en terre promise. L’homme avait été chassé du paradis, l’homme ne retrouvera pas ce paradis perdu. Autour de l’homme, tu peux deviner, dans cet ordre de lecture : le buisson ardent – Moïse devant Pharaon – le serpent d’airain – le veau d’or. Si tu as suivi cet ordre : bas droit - haut droit – haut gauche – bas gauche, tu as dû remarquer que comme le prêtre et le lévite, notre lecture nous fait contourner « l’HOMO », mais rien pour lui de la part de ces religieux. Et de nous-mêmes ?

Nous atteignons le plus bas de notre parabole (U). 3 inscriptions dans ce dernier losange : PEREGRINUS SAMARITANUS STABULA. Nous voici en présence de l’homme blessé devenu pèlerin. 2 personnages apparaissent : le samaritain et l’aubergiste. Le blessé est à demi nu, assis sur une monture ; le samaritain paie pour l’homme ; l’aubergiste reçoit le blessé pour prendre soin de lui. Ce qui a précédé était situé en pleine campagne (les arbres). L’homme va maintenant être introduit dans un espace construit. La porte par laquelle Adam et Eve étaient passés parce que chassés, devient la porte pour l’accueil. Et qui donc pour accueillir ?

Ne me dis pas que tu n’as pas remarqué l’âne et le bœuf qui sont derrière l’aubergiste ! Cela, sûr, doit te rappeler quelque chose. N’est-ce pas une manière de nous donner l’identité de l’aubergiste ? De même, le samaritain qui paie et qui annonce qu’il repassera ne nous est-il pas présenté comme le Christ qui a payé de sa vie, à cause de l’homme blessé par son péché et qui annonce son retour pour l’accueil dans son royaume. Continuons notre lecture « théologique ». « L’HOMO » du 2ème losange laissait deviner le portrait de Jésus « voici l’homme ! » avec tous les éléments pour le reconnaitre : la montagne, l’arbre de la croix, l’allusion à la 1ère alliance. Ainsi donc, le 3ème losange avec ses 3 personnages réunis, viendrait comme nous présenter le même personnage dans 3 situations différentes : Jésus subissant la passion ; le bon samaritain, l’homme qui paie de sa vie ; l’aubergiste, Celui qui ouvre le royaume à l’homme réconcilié. Jésus, celui qui s’est abaissé, celui qui a payé pour nous, celui qui nous ouvre le royaume.

Mais vérifions notre lecture à partir des 4 pétales qui entourent ce losange. Attention à bien lire dans cet ordre :

Jésus devant Pilate. Remarque celui qui est le conseiller de Pilate et qui lui souffle à l’oreille !
Jésus attaché à la colonne : c’est la flagellation !
Jésus sur la croix, entouré de l’Eglise : remarque le calice dans lequel est recueilli le sang qui s’échappe du côté de Celui qui a été transpercé. Et de l’autre côté, l’ange qui remet son épée dans son fourreau. C’est avec cette épée que l’Ange avait chassé Adam et Eve. Ici la sanction est levée.
C’est l’ange qui est assis sur le tombeau, le couvercle a été soulevé. Les soldats dorment, indifférents. Et les femmes reçoivent le message : « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts, Celui qui a été LEVE d’entre les morts, Il est ressuscité, il n’est pas ici ».

« Il a souffert sous Ponce Pilate,
A été crucifié, est mort, a été enseveli,
Le 3ème jour est ressuscité d’entre les morts
Est monté aux cieux ».

Voici une lecture de cette parabole bien connue qui ne se veut pas d’abord leçon de morale, mais nous propose de nous préparer à notre profession de foi baptismale de la nuit de Pâques. Laisse-toi surprendre par cette illustration et cette découverte en vue de renouveler tes promesses de baptême en Celui qui s’est ABAISSÉ puis a été LEVÉ d’entre les morts. C’est lui qui a pris sur Lui nos péchés en vue de nous ouvrir le Royaume de son Père.

Texte : Père Henri Imbert pour le diocèse de Meaux

[Regards sur Noël] La visite des Mages
20 décembre

[Regards sur Noël] La visite des Mages

Épiphanie du Seigneur

OÙ ET QUAND ?

Il ne s’agit pas ici de reprendre un célèbre sketch de Raymond DEVOS, mais bien plutôt d’illustrer la manifestation (épiphanie) de Celui que des païens venus d’Orient vont reconnaitre comme le Roi des Juifs.

«  » : c’est bien l’information qui manque à ces Mages venus d’Orient, alors qu’eux possèdent l’autre renseignement nécessaire pour trouver Celui pour lequel ils se sont mis en route. « Quand » ? Un roi ne pouvant naitre, à priori, qu’à la capitale, c’est là qu’ils vont chercher la précision nécessaire à leur quête. «  » : c’est le renseignement que détient Jérusalem. Il suffit d’interroger les grands prêtres et les scribes qui, grâce aux Ecritures sauront donner l’information, bénéficiant en échange, grâce à ces étrangers, de l’élément qui manquait à Jérusalem : le « quand ». Pour parvenir au lieu où se trouve le roi des Juifs, voici qu’il s’avère nécessaire que le peuple de Dieu et le peuple païen conjuguent leur savoir.

Les voici donc devant Hérode dans ce losange central du vitrail de l’enfance du Christ, à la Cathédrale Saint Pierre de Beauvais (60).

BEAUVAIS (60) Cathédrale Saint Pierre. Chapelle Notre Dame, juste dans l’axe du chœur. Vitrail de l’enfance du Christ.

Mages et Hérode sont  séparés par cette colonne. Ils ne sont pas du même bord, car leurs intentions sont divergentes. Pourtant, tous sont rois : « les nations marcheront vers ta lumière, et les rois vers ta clarté naissante » prophétise Isaïe (60/1-6), (première lecture de la messe de l’épiphanie). « Les nations marcheront … » Ces 3 viennent de faire un long voyage que l’illustration essaie de rendre par le fait que la tête du dernier dépasse le cadre, de même que celui du milieu a le pied à l’extérieur du losange. Quant à Hérode, lui, il est assis sur son trône, avec les attributs de son pouvoir : couronne et sceptre, qui l’un et l’autre dépassent aussi du cadre : son pouvoir est signifié comme grand ! Il est en position de majesté, les pieds sur un marchepied. Les Mages cherchent un roi ? C’est lui le roi ! Une attention particulière est à porter sur les mains. Le 1er mage a la main gauche sur son bâton de marche

Cathédrale Saint Pierre BEAUVAIS (60) Chapelle Notre Dame, juste dans l’axe du chœur. Vitrail de l’enfance du Christ

et sa main droite est tournée vers Hérode. Elle franchit le pilier central, comme voulant établir une relation avec celui en présence de qui il se trouve. En vis-à-vis, la main droite d’Hérode n’est pas orientée vers eux, mais présentée de dos, repliée vers sa poitrine. Indiquer une direction pour faire connaitre le «  », normalement, la main est ouverte en direction du lieu désigné. Ici, cette main fait connaitre le refus de faire savoir «  ». Rien dans cette scène n’évoque la recherche dans les Ecritures. Nous sommes vraiment en présence de deux types de royauté, aux intentions contraires.

« Tu bouges ou tu ne bouges pas ? » La double scène suivante va montrer que les Mages bougent.

Cathédrale Saint Pierre BEAUVAIS (60) Chapelle Notre Dame, juste dans l’axe du chœur. Vitrail de l’enfance du Christ 3

Hérode a disparu, il est resté sur son trône à Jérusalem ! Le «  » trouvé dans les Ecritures, et le « quand » dont il vient d’être renseigné, n’auront aucune incidence quant à, de sa part, une mise en route.

Ces deux trilobes supérieurs montrent à la fois la route des Mages guidés par l’étoile et l’adoration de l’enfant. Un chemin est à franchir pour parvenir à l’enfant roi. 2 interventions divines auront été nécessaires pour cette mise en route : l’étoile, objet de la science des Mages, qui rejoint l’annonce prophétique du livre des Nombres (24/17) : « de Jacob monte une étoile, d’Israël surgit un sceptre » et du prophète Michée (5/1) « Et toi, Bethléem, terre de Juda … »

Cathédrale Saint Pierre BEAUVAIS (60) Chapelle Notre Dame, juste dans l’axe du chœur. Vitrail de l’enfance du Christ PHOTO HI

Le 2èm désigne au 3èm, de la main droite, l’astre qui vient de réapparaitre, dans la scène de droite. L’un et l’autre portent leurs offrandes.

Quant au 1er il est déjà arrivé. L’étoile est au dessus du lieu où se trouvent l’enfant et sa mère. Il se prosterne, comme pour une génuflexion, et offre son présent. Marie présente son enfant qu’elle tient sur ses genoux. Ils sont en position assise, symbole de leur dignité. Pour Jésus, elle est manifestée par sa main droite aux deux doigts levés et dirigée vers le mage pour un geste, comme une bénédiction.

3 présents : or – encens – myrrhe

Il est roi, il est Dieu, il est déjà promis à la mort, ce qu’indique l’auréole crucifère derrière la tête de l’enfant.

BEAUVAIS (60) Cathédrale Saint Pierre. Chapelle Notre Dame, juste dans l’axe du chœur. Vitrail de l’enfance du Christ photo HI

En ce Noël, « où » et « quand » trouverons-nous Celui qui est venu dans le monde comme Jésus de Nazareth, le roi des Juifs (le I.N.R.I. de nos crucifix) ? Avec qui, grâce à qui parviendrons-nous auprès de Celui que nous cherchons et pour lequel nous sommes invités à nous mettre en route ?

texte : Père Henri Imbert pour le diocèse de Meaux