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6 mars 2024

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Communiqué du mercredi 6 mars 2024

Retrouvez le communiqué de Mgr Nahmias et Mgr de Lisle au sujet de l’inscription du droit à l’IVG dans la constitution en cliquant sur le bouton suivant :

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« Ne dévoyons pas la fraternité » Déclaration des évêques de France sur le projet de loi sur la fin de vie.
19 mars

« Ne dévoyons pas la fraternité » Déclaration des évêques de France sur le projet de loi sur la fin de vie.

19 mars 2024

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Evêques de France, rassemblés à Lourdes, lieu de prière et de solidarité avec les personnes les plus fragiles, nous exprimons notre grande inquiétude et nos profondes réserves à l’égard du projet de loi annoncé sur la fin de vie. Nous proclamons sans nous lasser que toute vie humaine mérite d’être inconditionnellement respectée et accompagnée avec une authentique fraternité. Avec beaucoup de nos concitoyens, chrétiens ou non, croyants ou pas, avec un très grand nombre de soignants, dont nous voulons saluer l’engagement, la compétence et la générosité, nous réaffirmons notre attachement à la voie française du refus de la mort provoquée et de priorité donnée aux soins palliatifs.

C’est un impératif d’humanité et de fraternité que de soulager la souffrance et d’offrir à chacun la fin de vie la mieux accompagnée plutôt que de l’interrompre par un geste létal. Notre idéal démocratique, si fragile et si nécessaire, repose sur l’interdit fondateur de donner la mort.

Nous voulons exprimer notre grande proximité à l’égard des personnes en souffrance et nous saluons l’engagement de celles et ceux qui prennent soin d’elles. Nous voulons être à leur écoute et à leurs côtés, soutenant la fidélité des aidants et des proches. Nous sommes impressionnés par les progrès des soins palliatifs. Le Conseil consultatif national d’éthique a fait de leur généralisation la condition éthique préalable à toute évolution législative. Nous sommes convaincus qu’ils peuvent et doivent se développer encore, quantitativement à travers tout notre pays et qualitativement en continuant de répondre de mieux en mieux aux douleurs encore réfractaires. Nous saluons la recherche qui, par solidarité, ne cesse de trouver les meilleurs soins à apporter contre la douleur. Tout cela a un coût qu’une société démocratique comme la nôtre s’honorera d’assumer.

Nous engageons tous les catholiques à s’impliquer davantage auprès des personnes en situation de handicap, âgées ou en fin de vie : la demande de suicide assisté ou d’euthanasie est souvent l’expression d’un sentiment de solitude et d’abandon auquel nous ne pouvons ni ne devons nous résoudre. Plus la solidarité avec les personnes les plus fragiles progressera, plus notre pays avancera sur un chemin renouvelé de fraternité, de justice, d’espérance et de paix.

Notre époque, souvent habitée par la peur de la mort et le désir de prolonger indéfiniment la vie, considère aussi les vies fragilisées comme dénuées de sens. Nous voulons affirmer que toute vie, si fragilisée soit-elle, mérite d’être honorée jusqu’à son terme naturel.

Au milieu de tant de violences contemporaines, dans notre pays et à travers le monde, nous appelons tous les chrétiens comme tous les hommes et femmes de bonne volonté à être d’authentiques serviteurs de la vie de leurs frères et sœurs. Le message de Pâques, que chacun peut accueillir à sa manière, est le triomphe de l’amour et de la vie sur la souffrance et le sentiment d’abandon. Que l’espérance de cette lumière pascale éclaire et encourage tous nos concitoyens et tous leurs représentants au seuil d’un débat décisif pour le présent et pour l’avenir de notre commune humanité.

[Laudato Si’ en action] Comprendre l’écologie
11 avril

[Laudato Si’ en action] Comprendre l’écologie

Le thème de l’écologie intégrale compte bon nombre de portes d’entrée et de lieux d’intérêt. Parmi ceux-ci, l’étude et la recherche philosophico-théologique ne sont pas en reste, y  compris dans notre diocèse. Dans un échange en visio, le père Charles Andriamparany (Meaux) et Marianna De Windt (Fontainebleau) ont croisé leurs regards sur quelques questions brûlantes.

Père Charles

Père Charles a grandi dans la campagne malgache ; la beauté et la richesse de cet environnement naturel l’a beaucoup marqué. Mais il est devenu une question lorsque l’adolescent a découvert la situation de pauvreté socio-économique de son pays. Et puis une opportunité : l’encyclique « Laudato si » a été publiée au moment où le jeune séminariste avait à choisir une spécialisation de doctorat : ce serait donc la philosophie, Hans Jonas et l’écologie. C’était en 2022, juste avant de venir dans notre diocèse en tant que prêtre « fidei donum ».

Pour Marianna, les choses sont claires : elle a certes grandi en milieu urbain, mais elle a reçu la fibre écologique de son père, immigré italien d’origine rurale pour qui le lien à la terre, aux animaux, à la nature était très fort. C’est par la doctrine sociale de l’Eglise, étudiée à l’IER, ainsi que la lecture des encycliques Querida Amazonia, Laudato Si et Fratelli Tutti qu’elle a approfondi l’écologie sous un angle particulier : celui de la justice climatique.

Quels constats ?

Père Charles : La réalité est inquiétante pour toute la planète. A Madagascar, actuellement, les cyclones sont de plus en plus puissants, à cause de l’augmentation des températures. C’est vérifié scientifiquement. Et il y a un effet cumulatif de ces phénomènes qui ne cessent de s’amplifier. Une conversion écologique commence par cette prise de conscience.

Marianna : Je m’inquiète pour la jeunesse qui voit poindre un avenir cataclysmique ! En cinquante ans, nous avons tout déréglé ! Cela pose la question de la transmission d’un héritage reçu et de la posture morale qui la sous-tend : il y a une solidarité intergénérationnelle et intragénérationnelle que l’on retrouve notamment chez les peuples autochtones et que nous n’avons plus.

Des actions ?

Père Charles :  En malgache, « pays » ou « patrie » signifie littéralement « terre des ancêtres », car la terre est un bien qui ne nous appartient pas ; elle se reçoit et se transmet.  Pour la situation actuelle, ce qui est fait est fait. Cela nous invite d’abord à une prise de conscience, à reconnaître la question de la justice climatique, et à travailler chacun dans son domaine. Personnellement, en tant que philosophe, c’est par la transmission, l’enseignement et l’éducation.

Le futur dépend de notre présent et la question de la justice est à considérer entre nous actuellement, même si le souci porte plutôt sur les générations futures. On sait par exemple qu’un seul européen consomme autant que dix malgaches. Cela signifie qu’il émet dix fois plus de gaz à effet de serre qu’un malgache. Là, seule une vraie réforme collective pourrait faire bouger les choses au niveau de la politique internationale, ce qui n’empêche pas les petites actions individuelles, comme le petit colibri. Depuis 2016 (mon arrivée en France), j’encourage ma famille à reboiser notre terre. C’est très simple : avec 100 euros, ils plantent 1000 arbres chaque année.

Marianna : Éveiller les consciences et prier pour la création ! Nous devrions introduire, dans nos eucharisties, de façon systématique, une sixième prière universelle pour la création. C’est d’abord un travail de conversion intérieure, car à l’origine de cette injustice, il y a une question spirituelle : comme pour Job, l’injustice vient structurellement du fait que l’on ne reconnaît pas la bonté du Créateur à travers la création. Nous avons à retrouver cette louange intérieure, ce merci à la vie pour tout ce qui nous est donné, à faire hospitalité à la souffrance sans nous identifier à elle, selon l’inspiration d’Edith Stein à propos de la posture d’empathie. Pour cela, nous devons promouvoir les lieux qui favorisent cette relation à la nature et à l’autre, encourager le dialogue et laisser émerger de tous nos vides une créativité féconde qui est « Bonne Nouvelle » pour tout ce qui est.

En conclusion ?

Notre foi est pleine de ressources pour affronter les défis actuels, et elle nous donne l’espérance, si nous restons dans la dynamique du salut. Peut-être sommes-nous appelés, comme dans les premiers temps de l’Église, à donner notre vie pour la création, par le sacrifice (qui n’est autre chose que don gratuit en retour de celui reçu), par l’ascèse qui est « sobriété heureuse », par le don gratuit et courageux de soi et le renoncement à satisfaire ses appétits. Il y va de la transfiguration de notre monde et finalement de la vocation sacerdotale de l’homme, telle qu’elle est vécue par nos frères et sœurs orthodoxes.

L’équipe Laudato Si du diocèse

Si vous avez des témoignages, des initiatives à faire connaître,
pour que d’autres s’en réjouissent et s’en inspirent,
contactez-nous : laudatosi@catho77.fr

[Laudato Si’ en action] L’Oasis, l’association caritative et solidaire du Pôle Missionnaire de Coulommiers
14 mars

[Laudato Si’ en action] L’Oasis, l’association caritative et solidaire du Pôle Missionnaire de Coulommiers

L’idée a germé à la suite du premier confinement. En voyant les détresses morales et matérielles, les situations de précarité de plus en plus nombreuses et visibles, le père François et quelques paroissien(ne)s ont pensé ouvrir une épicerie solidaire. Finalement, c’est l’Oasis qui ouvrira ses portes pour accueillir des personnes sans domicile ou en grande précarité, pour répondre aux mieux à tous leurs besoins.

L’Oasis, c’est d’abord un simple local, situé en plein centre-ville de Coulommiers, à quelques pas de la mairie, et mis à disposition par une association paroissiale : des tables et des chaises, des cafetières, du matériel divers et une déco « maison ». Mais au fond de la pièce, une porte donne accès à des douches, et des machines à laver professionnelles ; puis ce sont les réserves de nourriture et de produits d’hygiène. Une porte encore, et l’on arrive dans un grand vestiaire arrangé et présenté avec un soin « professionnel » !   Et de l’autre côté de la cour, une remise avec des objets divers, prêts pour une future brocante, emballés, empilés et soigneusement rangés par les personnes accueillies elles-mêmes, de façon à gagner un maximum de place.

Car depuis le jour de son ouverture, à la Saint-Michel 2021 (29 septembre), l’Oasis s’étend de diverses façons. D’abord par le nombre des personnes accueillies : environ 35, à chacune des trois ouvertures hebdomadaires ; parallèlement, par le nombre croissant des bénévoles (25 à ce jour) et par la diversité des services proposés : petit déjeuner, douche, bagagerie, vestiaire, lessive, coiffeuses bénévoles, écoute spirituelle par des prêtres et diacres du pôle, accompagnement social et médical grâce à des partenariats professionnels et associatifs.

Christine (bénévole de la première heure), Arlette et Laurence

Mais en écoutant le récit de Christine (bénévole de la première heure), d’Arlette et de Laurence, on se rend vite compte que l’essentiel n’est pas d’abord dans les chiffres, ni même dans l’aide matérielle. Les visages s’éclairent en effet en évoquant la « chaleur » du lieu lorsque les personnes sont présentes, leurs sourires, leur reconnaissance, leur respect et surtout leur générosité, l’entraide qui existe entre ces personnes démunies de tout :

« Ils ont un cœur énorme ! En début de mois, certains mettent un billet dans la tirelire après avoir pris leur douche, spontanément ; d’autres apportent des gâteaux à partager, juste pour nous faire plaisir ; on les entend rire et s’amuser en jouant aux dés et cela nous remplit de bonheur. Ici, on oublie tout, y compris nos propres soucis. Ils nous donnent tellement ! »

Mais qui sont ces personnes ?

Là, les réponses se font approximatives, car ici, on ne pose pas de question : parle qui veut parler ; l’essentiel, c’est qu’il y ait toujours une oreille pour écouter. La plupart sont des hommes seuls, mais il y a aussi quelques femmes ; certains sont en attente de « papiers », d’autres perçoivent une pension ou une retraite insuffisante ; certains travaillent en intérim, sans possibilité d’accès à un logement, ou tentent de se libérer d’une addiction, ou encore ont perdu un emploi récemment. Les situations sont aussi variées que les personnes accueillies.
Ce qui étonne également les bénévoles, c’est la générosité de tant de personnes pour mener à bien le projet, de tous horizons : paroissiens, commerçants du coin, écoles, scouts, aumônerie. Il y a cet effet « boule de neige » inattendu, imprévu, que l’on appelle aussi la « providence » ! Comme cette famille qui a accueilli quelques poules supplémentaires à la basse-cour pour fournir des œufs frais !

Et s’il  fallait dire l’oasis en quelques mots

Une difficulté ?

« Oui, lorsque l’on ferme la porte à midi, et que l’on sait que certains vont rester dans le froid.
Nous savons que nous ne pouvons pas tout, que notre action est limitée.
Alors, c’est la prière qui prend le relais… »

Une joie particulière ?

« Lorsque l’on aperçoit certains d’entre eux à l’eucharistie du dimanche,
et qu’ils viennent nous donner la paix du Christ !... »

Un souhait particulier ?

« Oh, pousser les murs, agrandir l’espace !!! »

Une citation que vous aimez ?

« Donne tes mains pour servir et ton cœur pour aimer » (Mère Teresa).

Un livre ?

« Fratelli tutti ! » Car prendre soin de la création, c’est d’abord prendre soin des hommes.
Et l’Oasis montre à merveille combien ces attentions fraternelles
procurent d’élans de générosité et d’amour, dans toute la communauté paroissiale.
Et au-delà.

L’équipe Laudato Si du diocèse

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