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27 février 2023

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[Regards sur la marche vers Pâques ] Abaissé – élevé

Contemple en silence ce mur-vitrail

Deuxième semaine de Carême

Dommage, la lettre U est déjà utilisée pour désigner une chaine de magasins, essayons la, toutefois pour dire notre foi pascale : « ABAISSÉ – ÉLEVÉ».  A toi qui dois attendre avec impatience ton baptême, durant la nuit de Pâques. A toi qui accompagnes depuis 1 an, 2 ans, 3 ans, celle ou celui ou ceux qui marchent vers les sacrements d’initiation, durant la nuit de Pâques. A toi qui te prépares à proclamer la foi en Jésus ressuscité, avec toute ta communauté paroissiale, au cœur de la nuit de Pâques, permets que chaque semaine, avant cette vigile pascale 2023, je vienne, à partir d’œuvres d’art : sculpture, peinture, vitraux, t’aider, moi aussi, à préparer cette profession de foi à venir, en Jésus, Christ, le Fils de Dieu.

P. Henri  IMBERT

Quel choc lorsqu’on entre dans cette église Saint Pierre – Saint Paul de BENNWIHR, dans le Haut Rhin. Vitrail de la Passion et de la Résurrection. Mur de lumière, formé de 7 baies de presque 7 mètres de haut, chacune. Réalisation de Paul Martineau en 1958.

C’est la nuit. Immense fond à dominante bleue, mais là bas, tout au bout de ce mur, près de l’autel de l’eucharistie, la lumière se fait plus présente.

Avançons ensemble, petit à petit, panneau par panneau, heure par heure pour passer des ténèbres à la lumière.

Encore un peu de lumière, mais naissent les ténèbres. Une palme : c’est le jour des Rameaux : « Hosanna au Fils de David ; béni soit au nom du Seigneur Celui qui vient » (Mt 21/9-10). « Mais qui est-ce ? » (Mt 21/10) disait-on. La suite de ce mur va répondre à cette question et nous faire entrer dans la profession de foi de l’Eglise en Celui qui est passé des ténèbres à l’admirable lumière.

Deux, trois pas. La nuit est tombée. Seules quelques torches ont éclairé le lieu où a été arrêté, parce que trahi, Celui qu’on était venu appréhender : « Qui cherchez-vous ? ». (Jn 18/4) « Qui est-ce ? » disait la foule de Jérusalem. Il est l’homme bafoué, maltraité, moqué. Le fouet, tout en haut de la fenêtre est là pour dire le sort qui lui est réservé ; la colonne n’attend que ses bras pour y être attaché, ficelé, ligoté. « Brutalisé, il s’humilie, il n’ouvre pas la bouche comme un agneau … » (Isaïe 53/7) extrait du poème du serviteur souffrant, entendu comme première lecture de l’office du vendredi saint.

Quelques pas encore. Voici la couronne, tout en haut, comme posée au dessus de sa tête : « avec des épines, ils tressèrent une couronne qu’ils lui mirent sur la tête » (Mt 27/29). Les ténèbres sont plus intenses, nous empêchant de voir qui est celui-ci. Les soldats pourtant disent le vrai de la foi, mais chez eux, c’est une parole de dérision. « Qui est-ce ? » disait Jérusalem. « Salut, Roi des Juifs », disait la cohorte. (Mt 27/29)

Quelques pas, toujours. Voici le marteau, les clous, les tenailles : il faudra bien, plus tard, le décrocher ! « Quand ils l’eurent crucifié » (Mt 27/35) « Qui est-ce ? » Toujours cette question ! Les uns disent, les autres disent. Ce sont toujours les mêmes mots, mais pour les uns leurs propos sont railleries, ricanements, sarcasmes. Pour les autres, c’est l’heure de la confession de foi : « si tu es le Fils de Dieu » – « il est le roi d’Israël » – « que Dieu le délivre s’il l’aime ». (Mt 27/39-45)

Ensemble pour quelques pas. Il faut en finir, la moitié du jour est déjà passée pour les soldats ; le sabbat approche pour la communauté religieuse. Alors un coup de lance va venir parachever l’ouvrage. « Qui est-ce ? ». Encore et toujours ce double sens : « il en sortit du sang et de l’eau » (Jn 19/34). « Ils lèveront les yeux vers Celui qu’ils ont transpercé ». (Jn 19/37) La tradition permet que reviennent aux soldats les quelques haillons de l’homme exécuté. C’est le pourquoi, sous la lance, de ces dès qui vont permettre le tirage au sort : à qui reviendra ce vêtement sans couture ? (Jn 19/23-24). Pour l’évangéliste, ces guenilles deviennent tunique, le vêtement royal. « Qui est-ce ? » aux yeux de ceux qui sont là à regarder. « Qui est-ce ? » à nos yeux, au cœur de ces ténèbres du vendredi saint. « Et vous qui dites-vous que suis-je ? » (Mt 16/15) avait questionné Jésus, avant d’annoncer à ses disciples qu’il connaitrait la passion et la mort sur la croix.

Ensemble pour quelques pas. Il faut en finir, la moitié du jour est déjà passée pour les soldats ; le sabbat approche pour la communauté religieuse. Alors un coup de lance va venir parachever l’ouvrage. « Qui est-ce ? ». Encore et toujours c

De pas en pas, comme pour un chemin de croix. La croix, justement la voici. Maigre silhouette aux bras levés. Le bleu se déchire, la clarté se glisse dans les ténèbres de cette fin d’après midi. Comme lors de la lecture de la passion au soir du vendredi saint, sachons nous arrêter dans notre marche pour un temps de silence, et vénérons l’objet sur lequel s’est offert Celui qui nous entraine à sa suite vers La Lumière, la Gloire, la Vie … C’est ce que vient nous faire partager l’auteur de ce mur de lumière. Mais pourquoi ces chaines au pied de cette croix ? Notre attention est sollicitée pour découvrir que les maillons de cette entrave sont ouverts. « Qui est-ce ? » Il est Celui qui a brisé les chaines de la mort. Sa mort n’est pas une défaite, c’est le signe d’un amour qui libère et révèle le dessein de Dieu pour tous les hommes : leur propre libération. Cette croix c’est le signe de la victoire sur la mort.

Nos pas doivent reprendre. Impossible de nous arrêter à 6 ; le chiffre de la perfection c’est 7. « Qui est-ce ? » ce volatile tout là haut. Non ! Ce n’est pas l’évocation du coq qui a permis à Pierre de prendre conscience que Jésus avait raison à son égard, dans son annonce prémonitoire. Il est le Phénix, figure qui nous vient d’Egypte, faisant de cet oiseau l’animal le plus fabuleux que l’imagination humaine ait créé.

Dans l’art chrétien, il est le seul de son espèce sur la terre. Il renait chaque jour de ses cendres sous l’ardeur des rayons du soleil et le parfum enivrant des aromates. Laissons la parole, entre autres, à Saint Cyprien, né vers 200 et mort en martyr le 14 septembre 258, à Carthage : « l’oiseau d’Orient qu’on appelle Phénix manifestement nait et renait, sans compagne, toujours il est seul, et toujours naissant et renaissant il se substitue à lui-même ». Pas de témoin, au matin de Pâques. Pas d’image de la résurrection : l’envoyé spécial n’était pas là ; mais cet animal légendaire, dès les premiers temps de l’Eglise, vient dire que le Christ renait, se lève, revit, chaque jour. Ce que vient signifier le fait que ce vitrail est à proximité de l’autel sur lequel chaque jour est célébrée l’eucharistie, la présence vivante de Celui qui est passé par la mort.

Quelques pas ensemble le long de ce mur de lumière, pour, au fil de notre contemplation, nous dire avec la foule de Jérusalem, « qui donc est Celui-ci ? ». C’est lui que nous proclamerons Christ, le Seigneur, le Sauveur, au cœur des ténèbres de la nuit de Pâques, réponse à sa propre question : « et vous qui dites-vous que je suis ? » (Mt 16/15)

Texte : Père Henri Imbert pour le diocèse de Meaux

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La célébration de l’appel décisif et inscription du nom
21 février

La célébration de l’appel décisif et inscription du nom

Cette célébration a lieu généralement le premier dimanche de Carême.

Cette nouvelle étape dans le parcours du catéchumène, marque un nouveau seuil. Elle est présidée par l’évêque, ce qui en indique l’importance et la dimension diocésaine : il agit au nom du Christ et de l’Église.

L’appel décisif ouvre un temps nouveau du cheminement des catéchumènes qui correspond avec le carême.
« C’est par la liturgie et la catéchèse de ce temps que le carême rénove la communauté des fidèles en même temps que les catéchumènes et les dispose à faire mémoire du mystère pascal. »

Source : catechese.catholique.fr

L’appel Décisif, qu’est-ce que c’est ?

Pendant cette célébration, le catéchumène est appelé officiellement par l'évêque à recevoir les sacrements de l’initiation chrétienne lors de la vigile pascale.

Quelques temps avant, le catéchumène a rédigé une lettre adressée à l'évêque afin d'exprimer librement sa volonté d'être baptisé, confirmé et de recevoir l'Eucharistie.

En s’appuyant sur le témoignage de l’accompagnateur et de la lettre de demande du catéchumène, l’évêque appelle par leur nom les catéchumènes pour qu’ils répondent de leur volonté de devenir chrétien.
Puisqu’ils ont été jugés aptes et qu’ils sont décidés à marcher vers les sacrements de l’Initiation chrétienne, les catéchumènes portent désormais le nom d'"appelés" ou " d’élus".

Cette célébration est diocésaine. Elle rassemble les catéchumènes, leurs accompagnateurs, leurs parrains et marraines qui auront à donner leur témoignage en faveur de leur filleul(e), devant toute l’assemblée des fidèles autour de l’évêque et des prêtres venus des diverses paroisses du diocèse.

La place des parrains et des marraines est importante dans cette célébration : pour la première fois, ils exercent publiquement et officiellement leur fonction : ils sont mentionnés en début de célébration, et l'évêque s'adresse à eux. Ils s'avancent avec les catéchumènes, ils leur rendent témoignage devant l'assemblée et si cela est nécessaire, ils les aident à inscrire leur nom dans le registre diocésain.

Comment se déroule la célébration de l’appel décisif ?

Pour ceux qui n'ont jamais vécu une célébration de l'appel décisif, elle est découpée en plusieurs temps :

  1. Temps de l'accueil et de l'ouverture de la célébration
  2. Liturgie de la Parole
  • Première lecture : Lecture du livre de la Genèse (Gn 2, 7-9 ; 3, 1-7a)
  • Psaume : Psaume 50 (51)
  • Deuxième lecture : Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains (Rm 5, 12-19)
  • Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 4, 1-11)
  • Homélie donnée par l'évêque.
  • Rite de l'appel décisif

A chaque fois, le rite de l'appel décisif est un temps vécu de manière très forte par les catéchumènes.

LEXIQUE

Mercredi des Cendres

Jeudi Saint

Baptême

Catéchumène

Sacrement

Vigile pascale

Évêque

Appel décisif

Scrutin

Semaine sainte

  • Appel nominal

Le délégué diocésain au catéchuménat présente à l'évêque ceux qui vont être appelés.
L'évêque : "Que chacun réponde à l'appel de son nom en se levant."

Chaque catéchumène est appelé par l'évêque. A l'appel de son prénom, chaque catéchumène se lève et reste debout.

  • Interrogation et réponse des parrains et marraines.

L'évêque s'adresse au parrains et marraines.

"Chers parrains, chères marraines, vous avez été choisis par ces catéchumènes pour les entourer et être de fervents témoins de la foi par vos paroles et votre exemple. Ils ont déjà longuement écouté la parole du Christ et se sont efforcés de vivre selon ses commandements. Les responsables du catéchuménat ont attesté qu'ils pouvaient être appelés aux sacrements.  Maintenant, je vous demande d'exprimer votre avis devant nous tous.  Devant Dieu, pensez-vous que ces candidats peuvent être admis aux sacrements de l'initiation chrétienne ?"

Les parrains et marraines répondent ensemble : "Oui, nous le pensons".

  • Interrogation et réponse des candidats

L'évêque s'adresse aux catéchumènes.

" Maintenant, chers catéchumènes, je m'adresse à vous. Vos parrains et marraines, vos accompagnateurs ont donné sur vous un bon témoignage. C'est pourquoi l’Église, au nom du Christ, vous appelle aux sacrements de Pâques. Il vous revient donc, à vous qui avez entendu depuis longtemps la voix du Christ, de répondre devant l’Église, en exprimant votre désir.

Voulez-vous être initiés par les sacrements du Christ : le baptême, la confirmation et l'eucharistie ? "

Les catéchumènes répondent ensemble :

" Oui, je le veux "

  • Dialogue avec l'évêque - Inscription du nom
  • Les appelés, avec leurs parrains et marraines s'avancent vers l'évêque : c'est le temps de dialogue personnel avec l'évêque
  • Puis chaque appelé inscrit son nom, son prénom, et signe le registre diocésain.
  • Admission (l'évêque proclame que les catéchumènes sont appelés)
  • Bénédiction finale et envoi

Tous ces appelés sont confiés à la prière de l’Église. Et, le diocèse de Meaux, notamment, a décidé de les confier en particulier à la prière des communautés religieuses monastiques.  Un(e) ou plusieurs représentant(e)s de ces communautés sont présent(e)s à la cathédrale-basilique Saint-Étienne de Meaux. Pendant la célébration, l'évêque leur remet la liste des appelés en les confiant à leur prière.

Les appelés se sentent soutenus dans leur marche vers Pâques et il est important pour eux de sentir que l’Église toute entière les accompagne.

Communiqué de presse : début des travaux de l’église Sainte-Bathilde à Chelles
11 octobre

Communiqué de presse : début des travaux de l’église Sainte-Bathilde à Chelles

Début des travaux de l’église Sainte-Bathilde à Chelles : Un nouveau lieu de culte au cœur d’une communauté en plein essor.

Le 04 septembre 2024

Le diocèse de Meaux est fier d’annoncer le lancement des travaux de l’église Sainte-Bathilde, un projet ambitieux qui répond à la vitalité croissante de la communauté chrétienne de Chelles. Ce nouvel édifice, implanté dans un cadre historique riche entre la mairie et la future gare du Grand Paris, se dresse comme un symbole de renouveau spirituel et de dynamisme local.

Située sur le site historique de l’ancienne abbaye royale de Chelles, l’église Sainte-Bathilde ne sera pas qu’un lieu de culte. C’est un véritable espace de rencontre et de partage, ouvert sur la ville avec un parvis invitant à la réflexion et à l’échange. Sa capacité d’accueil de 900 fidèles en fait l’un des plus grands lieux de culte de la région, capable de répondre aux besoins spirituels d’une population en pleine expansion. Cette construction est financée par les dons des fidèles, 70% du budget total est déjà recueilli.

Un projet au service de la communauté

La Seine-et-Marne, avec ses 1,4 million d’habitants aujourd’hui et ses prévisions de 1,7 million d’ici 2050, est au cœur d’un développement rapide. Le département est marqué par une forte croissance démographique, un dynamisme économique et une jeunesse engagée. Dans ce contexte, l’église Sainte-Bathilde se veut être plus qu’un lieu de prière, mais un véritable centre de vie pour les familles, les jeunes et les acteurs locaux.

Les grandes étapes du chantier :

  • Terrassement : Fin 2024
  • Début du gros œuvres :  Printemps 2025
  • Pose de la charpente : Été 2025

Avec ce projet, le diocèse de Meaux réaffirme son engagement à accompagner la croissance de la communauté chrétienne en Seine-et-Marne et à offrir des espaces de foi, de rencontre et de partage à tous.

Qui est Sainte Bathilde ?

Née au VIIe siècle, Bathilde est devenue esclave puis devint reine de France en épousant Clovis II. Mère de trois fils, elle joua un rôle déterminant dans la stabilisation du royaume mérovingien et dans la fondation de plusieurs abbayes, dont celle de Chelles. Sainte Bathilde est une figure chrétienne marquante, qui œuvra pour la justice sociale, l’abolition de l’esclavage et le soutien aux plus démunis. Sa vie spirituelle, marquée par l’humilité et la charité, a laissé une empreinte indélébile sur la région. Bathilde est admirée pour son exemple de foi et de charité, et l’église qui portera son nom perpétuera sa mémoire et ses valeurs.

Information : https://www.desracinesversleciel.fr/

Contact presse

Marguerite de Clerval – Responsable communication
06 18 07 03 21 - responsablecom@catho77.fr