L’Église universelle s’apprête à vivre une grande année de grâce. Le Pape François, dans son amour pour le peuple de Dieu, a proclamé une Année Sainte placée sous le thème : « Pèlerins d’Espérance ».
Ce thème nous invite à redécouvrir notre vocation de croyants : celle de marcher ensemble, éclairés par la lumière de l’Évangile, vers la plénitude de la vie en Dieu. Comme Abraham quittant son pays pour une terre promise, comme les disciples sur la route d’Emmaüs, nous sommes tous appelés à être des pèlerins, confiants dans l’espérance qui ne déçoit pas.
Dans ce cadre exceptionnel, je vous invite, vous, fidèles du diocèse de Meaux, à entrer pleinement dans cette démarche spirituelle. L’Année Sainte est une occasion unique de renouveler notre foi, de demander la miséricorde de Dieu, et de raviver en nous la joie de témoigner de l’amour du Christ dans nos familles, nos paroisses, et nos communautés.
Un appel à la conversion et à l’engagement
Cette année sera marquée par plusieurs temps forts, à Rome et dans nos diocèses. Je vous encourage à vivre cette Année Sainte :
En participant à des pèlerinages, locaux ou vers la Ville Éternelle. Ces moments de marche et de prière sont des signes concrets de notre démarche intérieure. En approfondissant notre prière personnelle et communautaire. Laissez-vous guider par la Parole de Dieu et nourrir par les sacrements, en particulier la réconciliation et l’Eucharistie.
En répondant à l’appel à la solidarité. Être pèlerins d’espérance signifie aussi être témoins de l’espérance pour les plus fragiles : les malades, les isolés, les pauvres.
Un pèlerinage diocésain le jeudi de l’Ascension
Dans cet esprit de pèlerinage, je donne rendez-vous à chacun d’entre vous, à travers vos pôles missionnaires, pour un grand pèlerinage diocésain à la cathédrale de Meaux le jeudi de l’Ascension. Ce sera un après-midi consacré à un parcours de foi au cœur de notre cathédrale. Nous terminerons cette démarche commune en priant ensemble les vêpres pour sceller notre unité dans la louange.
Chers amis, je prie pour que cette Année Sainte soit pour chacun une source de grâces abondantes. Qu’elle ravive en nous la flamme de l’espérance, malgré les défis de notre temps. Ensemble, avançons sur ce chemin, confiants que le Seigneur marche avec nous et qu’il nous prépare une place dans sa maison.
Que la Vierge Marie, pèlerine dans la foi, nous accompagne et nous guide tout au long de cette année.
Avec toute mon affection et ma bénédiction, Bonne Année nouvelle.
Jeudi 5 juin 2025, dans le cadre de l'année jubilaire, les prêtres des huit diocèses d'Île-de-France étaient réunis en la cathédrale Notre-Dame de Paris pour célébrer la messe.
Le thème de l’écologie intégrale compte bon nombre de portes d’entrée et de lieux d’intérêt. Parmi ceux-ci, l’étude et la recherche philosophico-théologique ne sont pas en reste, y compris dans notre diocèse. Dans un échange en visio, le père Charles Andriamparany (Meaux) et Marianna De Windt (Fontainebleau) ont croisé leurs regards sur quelques questions brûlantes.
Père Charles
Père Charles a grandi dans la campagne malgache ; la beauté et la richesse de cet environnement naturel l’a beaucoup marqué. Mais il est devenu une question lorsque l’adolescent a découvert la situation de pauvreté socio-économique de son pays. Et puis une opportunité : l’encyclique « Laudato si » a été publiée au moment où le jeune séminariste avait à choisir une spécialisation de doctorat : ce serait donc la philosophie, Hans Jonas et l’écologie. C’était en 2022, juste avant de venir dans notre diocèse en tant que prêtre « fidei donum ».
Pour Marianna, les choses sont claires : elle a certes grandi en milieu urbain, mais elle a reçu la fibre écologique de son père, immigré italien d’origine rurale pour qui le lien à la terre, aux animaux, à la nature était très fort. C’est par la doctrine sociale de l’Eglise, étudiée à l’IER, ainsi que la lecture des encycliques Querida Amazonia, Laudato Si et Fratelli Tutti qu’elle a approfondi l’écologie sous un angle particulier : celui de la justice climatique.
Quels constats ?
Père Charles : La réalité est inquiétante pour toute la planète. A Madagascar, actuellement, les cyclones sont de plus en plus puissants, à cause de l’augmentation des températures. C’est vérifié scientifiquement. Et il y a un effet cumulatif de ces phénomènes qui ne cessent de s’amplifier. Une conversion écologique commence par cette prise de conscience.
Marianna : Je m’inquiète pour la jeunesse qui voit poindre un avenir cataclysmique ! En cinquante ans, nous avons tout déréglé ! Cela pose la question de la transmission d’un héritage reçu et de la posture morale qui la sous-tend : il y a une solidarité intergénérationnelle et intragénérationnelle que l’on retrouve notamment chez les peuples autochtones et que nous n’avons plus.
Des actions ?
Père Charles : En malgache, « pays » ou « patrie » signifie littéralement « terre des ancêtres », car la terre est un bien qui ne nous appartient pas ; elle se reçoit et se transmet. Pour la situation actuelle, ce qui est fait est fait. Cela nous invite d’abord à une prise de conscience, à reconnaître la question de la justice climatique, et à travailler chacun dans son domaine. Personnellement, en tant que philosophe, c’est par la transmission, l’enseignement et l’éducation.
Le futur dépend de notre présent et la question de la justice est à considérer entre nous actuellement, même si le souci porte plutôt sur les générations futures. On sait par exemple qu’un seul européen consomme autant que dix malgaches. Cela signifie qu’il émet dix fois plus de gaz à effet de serre qu’un malgache. Là, seule une vraie réforme collective pourrait faire bouger les choses au niveau de la politique internationale, ce qui n’empêche pas les petites actions individuelles, comme le petit colibri. Depuis 2016 (mon arrivée en France), j’encourage ma famille à reboiser notre terre. C’est très simple : avec 100 euros, ils plantent 1000 arbres chaque année.
Marianna : Éveiller les consciences et prier pour la création ! Nous devrions introduire, dans nos eucharisties, de façon systématique, une sixième prière universelle pour la création. C’est d’abord un travail de conversion intérieure, car à l’origine de cette injustice, il y a une question spirituelle : comme pour Job, l’injustice vient structurellement du fait que l’on ne reconnaît pas la bonté du Créateur à travers la création. Nous avons à retrouver cette louange intérieure, ce merci à la vie pour tout ce qui nous est donné, à faire hospitalité à la souffrance sans nous identifier à elle, selon l’inspiration d’Edith Stein à propos de la posture d’empathie. Pour cela, nous devons promouvoir les lieux qui favorisent cette relation à la nature et à l’autre, encourager le dialogue et laisser émerger de tous nos vides une créativité féconde qui est « Bonne Nouvelle » pour tout ce qui est.
En conclusion ?
Notre foi est pleine de ressources pour affronter les défis actuels, et elle nous donne l’espérance, si nous restons dans la dynamique du salut. Peut-être sommes-nous appelés, comme dans les premiers temps de l’Église, à donner notre vie pour la création, par le sacrifice (qui n’est autre chose que don gratuit en retour de celui reçu), par l’ascèse qui est « sobriété heureuse », par le don gratuit et courageux de soi et le renoncement à satisfaire ses appétits. Il y va de la transfiguration de notre monde et finalement de la vocation sacerdotale de l’homme, telle qu’elle est vécue par nos frères et sœurs orthodoxes.
L’équipe Laudato Si du diocèse
Si vous avez des témoignages, des initiatives à faire connaître, pour que d’autres s’en réjouissent et s’en inspirent, contactez-nous : laudatosi@catho77.fr