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14 mars 2023

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[Regards sur la marche vers Pâques ] Abaissé – élevé

Quatrième semaine de Carême

Dommage, la lettre U est déjà utilisée pour désigner une chaine de magasins, essayons la, toutefois pour dire notre foi pascale : « ABAISSÉ – ÉLEVÉ».           

À toi qui dois attendre avec impatience ton baptême, durant la nuit de Pâques. À toi qui accompagnes depuis 1 an, 2 ans, 3 ans, celle ou celui ou ceux qui marchent vers les sacrements d’initiation, durant la nuit de Pâques. À toi qui te prépares à proclamer la foi en Jésus ressuscité, avec toute ta communauté paroissiale, au cœur de la nuit de Pâques, permets que chaque semaine, avant cette vigile pascale 2023, je vienne, à partir d’œuvres d’art : sculpture, peinture, vitraux, t’aider, moi aussi, à préparer cette profession de foi à venir, en Jésus, Christ, le Fils de Dieu.

P. Henri  IMBERT

Si tu as suivi cette catéchèse (4ème rédaction) en vue d’aller vers la veillée pascale, avec comme aide-mémoire la lettre « U », courbe plane, symétrique par rapport à un axe, accepte que je te propose d’avoir bien à l’esprit ce sigle, car c’est bien lui qui va nous permettre de lire le vitrail ci-dessous : ABAISSÉ – ÉLEVÉ ; c’est là l’itinéraire proposé pour la découverte – passionnante – de ce vitrail de la Passion, présente dans la Cathédrale Notre Dame de CHARTRES, bas côté nord. Mes photos ont quelques années, ce vitrail vient d’être restauré, à moi de trouver une après midi pour refaire une prise de vue. Mais ce que je te propose reste lisible.

Difficile à lire ? Oui ! Mais comme pour le vitrail de SENS, la semaine dernière, le téléobjectif va nous inviter à nous approcher. Ce que l’on peut voir pour l’instant, ce sont 4 quadrilobes, dont chaque centre est un carré.
Et c’est dans chacun de ces carrés que sont représentés les événements de la passion du Christ :

Portement de croix 
Mise en croix 
Descente de croix 
Mise au tombeau 

Remarque bien, comme je te l’annonçais, la ligne descendante de ce vitrail. Le théologien a fait le choix de 4 événements vécus par Jésus, et nous invite à le suivre dans sa descente au plus bas, qui aboutit à la mise au tombeau. C’est la première partie de notre « U » : « ABAISSÉ ». Une ligne centrale et 4 scènes qui n’offrent aucun signe d’espérance.

Telle est l’audace du théologien qui a proposé au maitre verrier la réalisation de ce discours : dire la mort dans sa brutalité. Nous voici invités à descendre, en présence de cette illustration. De scène en scène, il y a comme une insistance sur la souffrance et la passion du Christ, jusqu’à la mort. Mais ce vitrail serait-il là, dans cette cathédrale, sans nous donner des indices concernant le salut des hommes, et le sens de la mort du Christ ?

Je n’oublie pas mon « U » Il doit bien y avoir possibilité de découvrir le « ÉLEVÉ», après avoir vu si fortement affirmé le « ABAISSÉ » ?

Ce vitrail se veut pédagogique : il va nous inviter à une relecture de foi devant l’abaissement du Christ. Et la Bonne Nouvelle dont il est porteur, c’est l’Ancien Testament qui va nous la proposer. La mort du Christ est ici mise en parallèle avec de grandes scènes de l’histoire du peuple hébreu. L’affirmation de la mort est certes attestée. Mais les « commentaires » qui entourent l’un ou l’autre de ces carrés nous invitent à intensifier la certitude qui est la nôtre, proclamée durant la veillée pascale, de la victoire de la vie sur la mort.

Dans la place qui m’est impartie, ici, il n’est pas possible de tout dire, à partir de toutes ces images : 28. Aussi j’ai choisi 3 « commentaires ». Et à chaque scène, je te donnerai les références de l’Ancien Testament pour que tu puisses découvrir comment, au XIII° siècle, nos Pères dans la foi recevaient l’enseignement biblique en vue de découvrir que la mort du Christ débouchera sur la résurrection.

A gauche de la mise au tombeau de Jésus, voici Samson, investi d’une mission de salut.

Les habitants de Gaza veulent le tuer, au petit matin, mais lui se lève au milieu de la nuit, saisit les battants des portes de la ville, et les place sur ses épaules, les transportant jusqu’au sommet de la montagne (Juges 16/1-3). Voici ces portes posées en forme de croix sur Samson. Des portes qui n’ont pas tenues enfermées Samson, ainsi épargné par la mort. Elles sont ici le signe de la victoire sur la mort. Ceci, n’oublions pas, placé à côté de la mise au tombeau du Christ.

Juste au dessus de la mise au tombeau, à droite, le prophète Elie arrive au moment où une veuve partait pour aller ramasser deux morceaux de bois.

« Nous mangerons et nous mourrons » dit-elle pour elle-même et pour son fils. Mais la promesse du prophète c’est que la vie l’emportera sur la mort : « cruche de farine ne se videra, jarre d’huile ne se désemplira » (1 Rois 17/8-15). A remarquer les 2 bouts de bois portés par la femme de Sarepta : ils nous sont bien présentés en forme de croix !

Et à gauche de la descente de croix, voici Isaac, fils d’Abraham. Il porte lui-même le bois de son sacrifice, posé en forme de croix sur ses épaules. (Genèse 22/1-19)

Abraham, le père, tient le feu et le glaive sacrificateur, mais il tourne son regard vers l’enfant, son unique, un regard chargé de dire la confiance : « Dieu saura voir l’agneau pour l’holocauste, mon fils ! » C’est pour le père et le fils l’épreuve extrême de la foi, et ceci tout à côté de la descente de croix. Nous savons la suite, le fils sera épargné, un bélier, à sa place, sera sacrifié. C’est l’apôtre Paul, dans l’épitre aux Hébreux, qui montre comment le drame d’Abraham est une épreuve de la foi en la résurrection : « par la foi, Abraham, mis à l’épreuve, a offert Isaac, et c’est son fils unique qu’il a offert en sacrifice » (Hébreux 11/17-19) 2 bouts de bois dans ces 3 scènes tirées de l’Ancien Testament. Ils auraient pu servir au sacrifice, les voici à l’origine d’une scène qui nous annonce que la vie l’a emporté. Et les 2 bouts de bois sur lesquels Jésus a été élevé, savons-nous les voir comme lieu par lequel Il nous donne sa vie ?

Sur la même ligne que celle qui illustre Elie et la veuve de Sarepta, mais à gauche, voici le disciple d’Elie. Nous sommes à proximité de la mise au tombeau. (2 Rois 4/32-37) Comme les personnes près de Jésus lors de la mise au tombeau, Elisée s’incline pour ressusciter l’enfant de la Shunamite.

Le prophète va épouser parfaitement le corps de l’enfant, s’allongeant sur lui. Il va le réchauffer et l’enfant reprendra souffle, le manifestant par ses éternuements. Aussi sera-t-il rendu, vivant à sa mère. Une scène pour nous rappeler que Jésus a pris parfaitement notre nature humaine, et qu’au matin de Pâques, il a repris souffle donc vie. Il y a de la résurrection, déjà, dans l’Ancien Testament !

Quel regret que d’être obligé de me restreindre dans la lecture de ce vitrail. Allez, une scène encore, qui va peut être t’évoquer une image déjà vue, sans trop savoir ce qu’elle peut signifier. Sous le Christ en croix, il est un petit personnage, à genoux, portant un calice.

C’est Adam, qui recueille le sang qui s’écoule du Crucifié : « si par la faute d’un seul, la multitude a subi la mort, à plus forte raison, la grâce de Dieu, grâce accordée en un seul homme, Jésus Christ, s’est-elle répandue en abondance sur la multitude » (Romains 5/12-21). Ici, pas de référence à l’Ancien Testament, mais une méditation de la part de l’apôtre Paul sur le sens de la mort du Christ. Par le péché d’un seul, la mort est entrée dans le monde ; par le don d’un seul, le Christ, la vie est offerte à la multitude. Rappelle-toi le vitrail du Bon Samaritain, la semaine dernière. Adam avait été chassé du Paradis, mais près de la croix du Christ, l’ange range dans son fourreau, l’épée avec laquelle il avait chassé Adam. Le châtiment est dépassé, l’homme peut renouer le dialogue avec son Créateur.

Cette image d’Adam sous la croix t’évoque peut être l’un ou l’autre crucifix que tu as pu voir, où, sous le Christ pendu à la croix, se trouvent 2 os entrecroisés. Des fémurs ? Allusion à Adam : la tradition dit qu’il fut enterré sur le lieu du crâne, le Golgotha et qu’il bénéficie ainsi du sang du Christ « versé pour la multitude en rémission des péchés ». (Prière eucharistique)

Je reviens à mon « U », ligne descendante. Dire l’abaissement du Christ « ABAISSÉ ». Et de chaque côté de cette ligne, une lecture de scènes majeures de l’Ancien Testament : autant d’événements qui annoncent que déjà la vie, avant même le Christ, l’avait emporté sur la mort : ligne ascendante « ÉLEVÉ ». Oui, ce « U » est bien parabole pour nous dire la mort – la vie, le cœur de notre foi baptismale proclamée durant la veillée pascale.

Nous avions fini notre 2ème catéchèse avec la présentation d’un animal fabuleux, le phénix. Ici, finissons encore par la présentation d’un autre animal :

Un pélican ! Placé sous la descente de croix !

Avec la figure du pélican, l’artiste nous fait entrer dans le rayonnement de la résurrection. Comme dit un théologien du Moyen Age : « le 3ème jour, le pélican se lacère lui-même de douleur, et le sang qui coule de son côté, sur ses petits les réveille de la mort ». Le pélican désigne le Seigneur, qui a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique, l’a réveillé le 3ème jour, vainqueur de la mort, et l’a exalté au dessus de tout nom. Le pélican qui sait aller chercher en lui-même de quoi nourrir ses petits.

Cela ne nous ouvre-t-il pas au sens de l’eucharistie ?

Texte : Père Henri Imbert pour le diocèse de Meaux

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[Laudato Si’ en action] Temps de la Création : septembre 2022
9 août

[Laudato Si’ en action] Temps de la Création : septembre 2022

L’équipe de veille Laudato Si du diocèse de Meaux vous propose de profiter du « Temps pour la Création » 2022, pour sensibiliser votre communauté, paroisse, pôle, mouvement, service.

Le feu qui a appelé Moïse alors qu’il gardait le troupeau sur le mont Horeb n’a pas consumé ou détruit le buisson. Cette flamme de l’Esprit a révélé la présence de Dieu. Ce feu sacré affirmait que Dieu entendait les cris de tous ceux qui souffraient, et promettait d’être avec nous, alors que nous suivions dans la foi notre délivrance de l’injustice.

Aujourd’hui, la prévalence des incendies non naturels est un signe des effets dévastateurs que le changement climatique a sur les plus vulnérables de notre planète. La création crie alors que les forêts craquent, que les animaux fuient et que les gens sont obligés de migrer à cause des feux de l’injustice que nous avons provoqués.

Le buisson ardent est le symbole du Temps pour la Création 2022.
En ce Temps pour la Création,
ce symbole de l’Esprit de Dieu nous appelle à écouter la voix de la création

L’équipe de veille Laudato Si du diocèse de Meaux vous propose de profiter du « Temps pour la Création » 2022, pour sensibiliser votre communauté, paroisse, pôle, mouvement, service. Ce temps se déroule du 1er septembre, journée mondiale de prière pour la Création, au 4 octobre, Fête de St François d’Assise.

Le guide de célébration du Temps pour la Création, accessible sur le lien actif ci-dessus, est très complet. Néanmoins, nous nous vous proposons de focaliser à minima sur 3 actions complémentaires :

1) Matérialiser dans l’église ce « Temps pour la Création » en créant un buisson ardent, en installant un buisson réel ou une branche dépouillée, ou dessinée sur une grande feuille, et y disposer des flammes en papier à compléter par les paroissiens, pour exprimer une prière ou une voix de la création. Ce temps peut être fait avec les jeunes !...

2) Utiliser les ressources du Temps pour la Création « texte, chant, prière, PU » pour au moins une animation liturgique dans la période.

3) Aborder concrètement en réunion d’instance de la structure (conseil pastoral, EMP, conseil économique…) la question de l’énergie utilisée pour votre église, vos locaux, et engager une démarche, un audit, une recherche pour la réduire ou la transformer.

Ces propositions ne sont pas limitatives et vous pouvez compléter selon vos aspirations et ressources, vous pouvez aussi nous solliciter pour un avis, une idée. Et enfin faites nous part de vos actions et réalisations en les documentant par un support, une photo…

Pour les plus curieux et les plus déterminés, vous pouvez aller sur le site : https://seasonofcreation.org/fr/home-landing-fr/ vous y trouverez quantités de ressources. Mais surtout recherchez d’abord quelles sont les personnes autour de vous qui pourraient s’y impliquer, et prendre une part de responsabilité et d’initiatives !

Bon été, malgré la chaleur, et que le feu de la conversion écologique nous appelle et inspire nos actions !

laudatosi@catho77.fr

Christ en scène – festival de musique chrétienne
3 août

Christ en scène – festival de musique chrétienne

Un festival de musique chrétienne se prépare dans le diocèse de Meaux. Un évènement qui confirmera que notre Eglise est jeune, belle et dynamique.

Au programme : 9 concerts de Pop Louange, Rock, Reggae, Rap ….

Christ en Scène vous accueillera le samedi 26 août 2023 au domaine de la Brosse à Ville Saint Jacques.

la messe du dimanche 27 août sera présidée par Mgr Nahmias.

Tout est prévu : navettes depuis la gare, ateliers enfants, repas sur place et même la possibilité de planter sa tente dans le domaine !

Parlez-en autour de vous et venez nombreux  le samedi 26 août pour danser, louer, chanter, partager un moment joyeux juste avant la rentrée des classes !

25 bénévoles des pôles de Montereau et de Fontainebleau organisent cet évènement.

📝 Programme de 11h à 23h30 :

Le programme de la scène “château” offre un large spectre musical pour découvrir que louer Dieu est possible sous toutes les formes musicales : pop, rap, électro, reggae…

Hopen : de la pop louange pour louer Dieu. Antoine, Camille, Armand et Charles sont les aînés d’une famille de sept enfants. Leur aventure débute en 2013. Antoine, Camille, Armand et Charles rencontrent rapidement le succès.

Matt et Sarah Marvane : un couple pétrit de Dieu et de musique. Matt a été directeur artistique de Integrity Music de 2018 à 2020 et a fondé l’église SOS Lyon avec son épouse Sarah en 2019, avec qui il chante aujourd’hui en duo.

Jubilate Pop Louange : une famille, une foi, une passion Jubilate Pop Louange, c’est une famille qui respire une seule et même foi et qui l'exprime par la musique ! Concerts, animations de messes, prières, ils traversent la France pour témoigner et soutenir la parole de Dieu par leur musique, toujours de façon bénévole.

Les Guetteurs : des mélodies entre rap et reggae pour annoncer le Seigneur Roi. Une bande de 5 musiciens expérimentés et sonorisés par un ingénieur d’exception, une équipe joyeuse capable de soulever les foules. Leurs mélodies sont entraînantes, leurs rythmes chaloupés, leurs textes poétiques. Leurs chansons atteignent leur but : toucher les cœurs.

Hillsong-YouthFr : annoncer la Bonne Nouvelle par la musique. YouthFR est l'expression par la louange d’un groupe de jeunes de l'église Hillsong France. Leur mission est d'apporter la Bonne Nouvelle de Jésus à travers une louange authentique et passionnée, pour inviter chaque génération à se rapprocher du cœur de Dieu. Ils utilisent tous les styles musicaux pour chanter leur amour de Dieu.

Gab : Vivre avec le cœur. Gabriel est un rappeur lyonnais qui témoigne de sa vie et des questions spirituelles qui l’animent par la musique. Par ses compositions, il veut amener les jeunes générations à se questionner sur leurs propres vies, à stimuler leur confiance et leur créativité.

DJ Padre : un prêtre passionné par l’annonce de l’amour de Dieu. Aujourd’hui il est prêtre prédicateur et DJ chrétien. Il anime des « christothèques », où il n’y a ni alcool, ni drogue, que « la joie pure de Dieu ».

Frère Benjamin : artiste multifacette pour annoncer Dieu à la jeunesse. Musicien, il se sert de ce vecteur pour parler de Dieu, des religions et créer des traits d’union entre les communautés avec la chorale CAP Coeur, créée après les attentats de Paris.