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24 novembre 2022

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[Regards sur Noël] « Ils ne sont pas du même monde … quoique … »

Première semaine de l’Avent : L’Annonciation

Revenons quelques semaines en arrière. 9 mois, très exactement. Le récit de Luc met en présence deux êtres, l’un masculin, l’autre féminin ; l’un et l’autre ont un nom ; l’un qui s’est déplacé, sur ordre de Dieu, l’autre semble être chez elle. L’ange Gabriel, Marie. 25 mars, fête de l’annonciation.

L’artiste nous dit ici d’où s’est déplacé celui qui a été envoyé pour être messager. Nous sommes mis en présence du monde de Dieu. Sa cour l’entoure. Il préside. Monde dynamique, comme tournant. Il est le Vieillard comme évoqué au livre de Daniel (7/9). Et sous cette spirale, un autre est là, plus discret, relation entre le monde Dieu et des hommes. Discret, il est là, bien présent : c’est l’Esprit qui se dirige vers la tête de Marie.

C’est le monde de Dieu qui rejoint le monde des hommes en vue de prendre Marie sous son ombre. C’est cette présence qui entoure le monde des hommes. L’ange aérien vient poser son pied sur le sol des hommes. L’annonce pour laquelle il est là, c’est de faire connaitre que de Dieu, l’un va venir chez les hommes.

Et tous les attributs qui le concernent sont là pour dire la jonction du monde de Dieu et du monde des hommes. Vêtements lumineux, doigt qui oriente vers Celui de chez qui il vient. Main qui porte le rameau : le lys.

Abbaye de Chaalis (60) Revers de la façade de la chapelle Sainte Marie
Peinture de « Le Trimatice » – 1504 – 1570. Photo H Imbert détail

Fleur d’une blancheur immaculée qui symbolise la pureté, la virginité. Et bien plus que cela. Tenue à bout de bras, elle peut être vue comme ce qui sépare le monde de Dieu du monde des  hommes. La fleur de lys avec son pistil important et ses 6 grosses étamines, la fait considérer comme un symbole de fécondité : elle est la coupe pour recevoir la semence.

Peut-on voir dans ce lys que l’annonciation aurait eu lieu au printemps, à la saison des fleurs ? Cette remarque s’appuie sur un texte de Saint Bernard cité dans la Légende Dorée de Jacques de Voragine : « Nazareth veut dire fleur. Ainsi la fleur a voulu naitre d’une fleur, dans une fleur, à la saison des fleurs. ». Ces fleurs de lys si souvent présentes dans les scènes de l’annonciation, viennent signifier qu’ouverte Marie était vierge au moment de l’annonce.

Deux autres boutons s’ouvriront plus tard, l’un venant confirmer la virginité de Marie lors de la naissance, et l’autre la virginité perpétuelle.

Et pendant ce temps, que fait Marie ? C’est la lecture de la Parole de Dieu  qui est l’objet de son occupation durant ce temps d’attente qui est celui de tout son peuple.

Et il n’est qu’un texte que Marie puisse méditer, approfondir, parce qu’il est LE texte dans lequel s’enracine toute l’espérance de ce peuple auquel Marie appartient puisqu’elle aussi participe à l’adhésion en la promesse divine

« Voici que la jeune femme est enceinte et enfante un fils, et elle lui donne le nom d’Emmanuel IS 7,14» Comment alors ne pas être au service du Seigneur, riche d’une telle promesse et choisie pour que celle-ci se réalise, lorsque Dieu s’approche du monde des hommes et qui envahit toute votre espérance ?

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Abbaye de Chaalis (60) Revers de la façade de la chapelle Sainte Marie
Peinture de « Le Trimatice » – 1504 – 1570

texte : Père Henri Imbert pour le diocèse de Meaux

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Édito de Mgr Jean-Yves Nahmias: Les saints, des témoins de la foi
29 octobre

Édito de Mgr Jean-Yves Nahmias: Les saints, des témoins de la foi

Chers amis,

Nous sommes tous appelés à la sainteté par notre baptême.
La sainteté n’est pas réservée à une élite : elle est un chemin à emprunter chaque jour, une fidélité humble et persévérante qui renouvelle notre choix de suivre le Christ dans les gestes ordinaires de nos vies.

En célébrant la Toussaint, nous rendons grâce pour cette multitude de saints connus et inconnus qui ont, chacun à leur manière, reflété la lumière de Dieu dans le monde. Nous tournons aussi notre regard vers les témoins d’aujourd’hui — ces hommes et ces femmes de nos familles, de nos paroisses, de nos mouvements — qui, par leur vie donnée, continuent de manifester l’amour et la charité du Christ au service de tous.

Notre diocèse a lui aussi vu fleurir de tels témoins. Le Père Maurice Rondeau, prêtre du diocèse, éducateur passionné, semeur d’enthousiasme auprès des jeunes, prêtre fervent et entièrement donné à sa mission, en est un exemple lumineux. Reconnu « martyr de l’apostolat », il sera béatifié le samedi 13 décembre prochain à la cathédrale Notre-Dame de Paris, aux côtés de 49 autres jeunes Français morts en héros de la foi pour leur engagement missionnaire dans les camps et les usines d’Allemagne entre 1944 et 1945.

Deux autres laïcs du diocèse seront également béatifiés : René Rouzé jociste, né à Bombon, et René Boitier scout, originaire de Faremoutiers.

En cette fête de la Toussaint, confions au Seigneur ces témoins de la foi et demandons-lui de susciter en notre temps d’autres cœurs brûlants de charité, disponibles pour l’Évangile.
Que la joie de tous les saints éclaire nos vies et renouvelle notre désir de marcher chaque jour à la suite du Christ.

Fraternellement,

+ Jean-Yves Nahmias,
Évêque de Meaux

Crédit photo : Diocèse de Meaux Service communication