Actualité

13 novembre 2023

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Ils témoignent de Kerygma : Retour sur le rassemblement national

Lourdes – octobre 2023

Notre diocèse était représenté par une délégation de 12 personnes engagées dans la catéchèse de l’enfance ou l’aumônerie des jeunes, dont 2 prêtres. Quelques-uns témoignent de ce qu’ils ont vécu :


Coordinatrice de la Catéchèse du Pôle Missionnaire de Melun, ce Rassemblement Kérygme, m’a littéralement transformée ! Me voici devenue « kérygmologue », rechargée, reboostée pour accomplir ma mission, pour raconter le Christ, le rencontrer et le faire rencontrer à ceux que ne le connaissent pas encore.

                                Anne-Valérie

C’était la première fois que j’assistais à un tel rassemblement où j’ai vécu des choses pour moi car jusqu’à maintenant je conduisais des jeunes – ce qui me touchais c’était ce qu’ils en vivaient.

Être déplacée, ça fait un bien fou. J’ai été boostée à bloc et le retour au bureau a été assez difficile : je me disais que je devais être ailleurs – la messe du matin m’a manqué.

Une journée Kerygma, c’est 8h-22h30, une amplitude horaire importante mais très enrichissante en émotion, en rencontres, en informations … En plus, arrivée dans la chambre d’hôtel, nous avons échangé avec Christine jusqu’à 0h45, tellement de choses à dire !

J’ai été confortée dans mon rôle d’animatrice en aumônerie : les propositions faites pour « l’aumônerie : des sacrements mais pas que … » rejoignent ce que je fais dans mon groupe (sketches, chœur parlé, ciné-débat, chant, jeux…). 

J’ai été sans voix à l’écoute de l’Evangile chanté par un prêtre qui lisait en braille. 

Le kérygme, c’est comme un poêle à bois, pour avoir chaud à l’extérieur (transmettre la foi), il faut être brûlant de l’intérieur (avoir la foi en nous).

Je ne sais pas pourquoi mais je voulais, de toutes mes forces, aller à Kerygma Lourdes. J’avais une attente de cette rencontre et j’ai été remplie : une super organisation (les ateliers, les déplacements, les hôteliers, …), des conférenciers hors pair, le groupe d’animation des chants qui nous ont porté dans la joie, et j’en oublie certainement. 
Merci Esprit Saint !

                                    Laurence

Le kérygme, c’est la sève du Chrétien !
Le rassemblement Kerygma est très porteur, cela permet de raviver l’espérance par rapport à ce que l’on peut vivre de désolant dans sa paroisse. La joie et le dynamisme de tous elargit le regard aux belles choses qui se passent, aux nombreuses petites pousses. C’est comme un bain régénérant avant de revenir chez soi.
Au-delà des interventions de très bonnes qualités, toutes les personnes présentes, leur enthousiasme, reflètent bien l’énergie que l’Eglise dans ses membres met en place. Les ateliers sur des thèmes différents, le fait d’être mélangés entre diocèses et pastorales, de pérégriner dans Lourdes, de pouvoir prier seul ou avec d’autres… Tout était fluide et sous l’action de l’Esprit -saint
Dans notre groupe le temps passé ensemble nous a permis de mieux nous connaître, j’ai été touchée par l’histoire de certains. 12 disciples- missionnaires perdus au milieu des 2700 participants, pas toujours facile de se retrouver… un moment très apprécié pour moi était le spectacle « coming out » de Mehdi Djaadi qui illustrait bien que de la force du témoignage est fondamental dans l’annonce .

                                                Pascale

Les conférences étaient de niveau universitaire. Isabelle Morel, retrouvée sur le quai de Bordeaux, qui est intervenue avec Rolland Lacroix et Christophe Raimbault de l’ISPC m’ont rappelé mes années de formation. C’était de très haut niveau (trop pour certains ?), mais le message central que je retiens est d’annoncer le Christ de manière différente, changer nos manières de faire. Et ne pas penser qu’avec notre force on peut tout faire, c’est le Christ qui agit !
2700 personnes présentes, 400 prêtres… J’ai été interpelé par ce qu’a dit le Cardinal Bustillo : Pierre, à la Pentecôte, a converti 3000 personnes d’un coup, en 1 homélie, alors que nous ce serait plutôt l’inverse…

                                               Père Marcel

A plus de 50 ans, c’était la première fois que j’allais à Lourdes ! Qu’elle joie de découvrir le sanctuaire, de prier à la grotte, et même vivre le rite de l’eau, dès qu’un petit temps me l’a permis dans nos journées bien remplies.
La conférence qui m’a le plus marquée est celle du Cardinal Bustillo, par ce qu’il nous a transmis mais surtout par la conviction, la passion dont il était animé en nous parlant ! Tout autour de 3 mots : Vivre en disciples missionnaires – Vivre bien sûr mais plus encore vivre et vibrer – Etre toujours plus disciples, en cultiver la proximité au Dieu de miséricorde – Et Etre missionnaire, animés du feu de l’Esprit Saint.
Je me suis laissée portée par l’enchaînement des temps proposés dans le rassemblement, et dans notre petit groupe de 12, nous nous portions aussi les uns les autres. Vivre ces moments si forts, passer du temps ensemble, a resserré les liens qui nous unissaient. Cela m’a confortée dans la conviction que l’expérience vécue ensemble marque plus encore que le contenu qui nous est donné.

                                               Emmanuelle

Lien vers si site Kerygma qui donne accès aux conférences et homélies, zapping des journées en vidéo et petites pousses des diocèses.



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[Regards sur la marche vers Pâques ] Jésus ressuscité
5 avril

[Regards sur la marche vers Pâques ] Jésus ressuscité

Septième semaine de Carême

Dommage, la lettre U est déjà utilisée pour désigner une chaine de magasins, essayons la, toutefois pour dire notre foi pascale : « ABAISSÉ – ÉLEVÉ».           

À toi qui dois attendre avec impatience ton baptême, durant la nuit de Pâques. À toi qui accompagnes depuis 1 an, 2 ans, 3 ans, celle ou celui ou ceux qui marchent vers les sacrements d’initiation, durant la nuit de Pâques. À toi qui te prépares à proclamer la foi en Jésus ressuscité, avec toute ta communauté paroissiale, au cœur de la nuit de Pâques, permets que chaque semaine, avant cette vigile pascale 2023, je vienne, à partir d’œuvres d’art : sculpture, peinture, vitraux, t’aider, moi aussi, à préparer cette profession de foi à venir, en Jésus, Christ, le Fils de Dieu.

P. Henri  IMBERT

C’est au cœur de la veillée pascale que, d’ici trois jours, tu seras baptisé. C’est au cœur de cette même veillée pascale que toi, baptisé depuis X années, tu auras à redire ta profession de foi baptismale. Veillée intense qui invite au passage : passage des ténèbres à la lumière ; rappel du passage de la Mer Rouge ; annonce du passage de la mort à la vie. Passage du rassemblement à la dispersion pour aller annoncer : « Alléluia, Christ est ressuscité ».

Au cœur de cette veillée, ce passage d’évangile selon Saint Matthieu : « l’ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s’assit dessus. Il avait l’aspect de l’éclair, son vêtement était blanc comme la neige. Les gardes dans la crainte qu’ils éprouvèrent, se mirent à trembler et devinrent comme morts ». (Mt 28/2-4)

Mais qu’en est-il de Celui qui fut mis au tombeau ? C’est le message de ce même ange qui va nous le dire. « Je sais que vous cherchez le crucifié, il n’est pas ici, car il est ressuscité comme il l’avait dit ». (Mt 28/5-6)

Parties, suivant l’ordre de l’ange : « allez dire aux disciples et à Pierre » (Mc 16/7), les femmes prévinrent les disciples. L’évangéliste Jean, dans l’extrait qui sera lu au cours de la messe du jour de Pâques, rapporte « qu’arrivé au tombeau Pierre aperçut les linges. C’est alors qu’entra l’autre disciple (celui que Jésus aimait) : ‘il vit et il crut’. Jusque là en effet les disciples n’avaient pas compris que selon l’Écriture, Jésus devait être relevé d’entre les morts ».

ABAISSÉ – ÉLEVÉ : Voici l’annonce vers laquelle nous avons cheminé depuis notre entrée en carême, le 22 février. L’ange est descendu pour rappeler la parole de Jésus qui annonçait qu’il devrait être relevé. Quant à lui, pour l’instant, il n’a pas été vu. L’ange a ouvert le tombeau. Les linges vérifient que le corps n’a pas été rapté.

De ce passage de la mort à la vie, pas de témoins. Seulement une parole et quelques signes. Aussi les artistes s’en sont donnés à cœur joie pour illustrer cet événement sans observateur !

Je te propose cette œuvre, au milieu de dizaines … de centaines … d’autres. Celle-ci parce que, je crois, mon « U » va prendre tout son sens. C’était ma proposition pour cette catéchèse entreprise voici 7 semaines. Ce « U » est mon fil rouge. Aujourd’hui encore, il est moyen mnémotechnique pour notre découverte : courbe plane, symétrique, par rapport à un axe. Cette peinture est un extrait du retable d’Issenheim par Matthias Grünewald et exposé au Musée Unterlinden de Colmar.

De quel événement s’agit-il ? De la résurrection de Jésus. Les éléments visuels ici proposés renvoient à ce que décrivent les évangélistes. Le tombeau est ouvert : « l’ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s’assit dessus » (Mt 28/2), même si, ici, l’ange est absent et le tombeau évoque plus un sarcophage qu’une grotte creusée. Un linge est posé sur le bord du monument : « Pierre considère les bandelettes posées là et le linge qui avait recouvert la tête » (Jn 20/6-7).

 Enfin les gardes qui « dans la crainte qu’ils en eurent, furent bouleversés et devinrent comme morts » (Mt 28/4).

 Mais surtout, œuvre de l’artiste, le Christ apparait dans les airs, dans un mouvement d’élévation, immergé dans un gigantesque nimbe de couleurs. La lumière incandescente au centre de ce nimbe rend le visage et le corps du Christ irréels. Dans son envol, le Ressuscité exhibe ses plaies, rappelant son sacrifice, tandis que les soldats ne parviennent pas à soutenir du regard cette vision. L’enveloppe corporelle du Christ est transfigurée en corps lumineux.

De quel événement s’agit-il ? De la résurrection, certes. Mais aussi de l’Ascension.

Après la résurrection, Jésus apparait aux apôtres, lesquels sont saisis de frayeur et pensent voir un esprit : « voyez mes mains et mes pieds, c’est bien moi, touchez moi ; regardez : un esprit n’a ni chair ni os comme vous voyez que j’en ai » (Luc 24/39). Et après avoir donné ses dernières instructions, « (Jésus) emmena les apôtres jusque vers Béthanie, et levant les mains, il les bénit. Or comme il les bénissait, il se sépara d’eux et fut emporté au ciel » (Luc 24/51). L’auteur, ici, traduit l’événement de l’ascension en exhibant les traces de la Passion dans les mains, les pieds et le côté transpercé – abaissement du Fils – en même temps qu’il insiste par le halo lumineux sur l’élévation du Seigneur, pour la gloire.

De quel événement s’agit-il ? Et si l’artiste nous mettait en présence de la Transfiguration ? Cette lumière au milieu des ténèbres qui provoque l’aveuglement des soldats, nous invite à retrouver cet instant où le Corps du Fils, au sommet d’une montagne, haute, élevée, change d’apparence. « Son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière » (Mt 17/2). Ici, c’est moins l’envol qui est signifié que la lumière qui émane du visage.

Ressuscité, Jésus a été levé d’entre les morts. Dans l’Ascension, il est élevé au ciel. En vue d’être transfiguré, Il avait ascensionné avec Pierre, Jacques et Jean sur une haute montagne, alors qu’Il venait d’annoncer qui allait vers la mort en se rendant à Jérusalem. Ressuscité, il se fait reconnaitre par les traces de sa Passion sur son corps. Elevé dans la gloire lors de l’Ascension, précédemment il avait connu l’abaissement jusqu’à la mort. Mais « Dieu l’a exalté et lui a donné le nom qui est au dessus de tout nom » (Phil. 2/9).

D’où pour illustrer cette catéchèse sur ABAISSÉ– ÉLEVÉ, ce poème pour dire : Jésus – Christ – Fils de Dieu, composé par l’apôtre Paul et présent dans son épitre aux Philippiens, chapitre 2, versets 6 à 11. (Attention : il n’y a pas d’erreurs ; seulement l’invitation à bien suivre ce « U » dont nous parlons depuis le début de toutes ces catéchèses. Rédaction originale qui nous met en présence de l’annonce qui est au cœur de cette fête de Pâques. Hymne entendue, comme seconde lecture, lors de la messe des Rameaux).

Un vêtement blanc … de la lumière … Des éléments de la Transfiguration. Quelques uns des éléments de notre baptême ! Remontant de l’eau, insiste les récits du baptême de Jésus. Aujourd’hui encore, proclamant la foi de notre baptême ou vivant notre baptême au cœur même de la veillée pascale, nous voici porteurs de ce titre de Fils, invités à reconnaitre sur notre visage  la trace de la lumière du ressuscité – transfiguré. Lui qui après s’être ABAISSÉ a retrouvé la place qui est la sienne de toujours et pour toujours, ÉLEVÉ  qu’Il est dans la lumière et la gloire du Père.

Père Henri IMBERT

Rencontre avec les Antillais et Guyanais
2 novembre

Rencontre avec les Antillais et Guyanais

Chaque année, le 11 Novembre, les Antillais et Guyanais de France se rassemblent pour une messe concélébrée par les évêques des diocèses de Martinique, Guadeloupe et Cayenne. Cette année, la messe sera présidée par Mgr Philippe Guiougou,  nouvel évêque de Basse-Terre en Guadeloupe.  Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, participera à ce rassemblement.

Photo : messe paroissiale animée avec des Antillais du pôle de  Montereau

14 H Animation, Témoignages et intervention des évêques

15 H Messe concélébrée par les évêques, prêtres et diacres

17 H Fin de la rencontre.

Aumônerie Antilles-Guyane

5 bis rue Mouzaïa, 75019- Paris

Contact : Aumônerie Antilles Guyane : aumonerieag@gmail.com

[Regards sur la marche vers Pâques ] Toi, va trouver mes frères
12 avril

[Regards sur la marche vers Pâques ] Toi, va trouver mes frères

Dommage, la lettre U est déjà utilisée pour désigner une chaine de magasins, essayons la, toutefois pour dire notre foi pascale : « ABAISSÉ – ÉLEVÉ».

A toi qui as attendu avec impatience ton baptême, durant la nuit de Pâques.
A toi qui as accompagné depuis 1 an, 2 ans, 3 ans, celle ou celui ou ceux qui marchaient vers les sacrements d’initiation, durant la nuit de Pâques.
A toi qui viens de proclamer la foi en Jésus ressuscité, avec toute ta communauté paroissiale, au cœur de la nuit de Pâques, permets qu’en cette semaine, qui fait suite à cette vigile pascale 2023, je vienne, à partir d’œuvres d’art : sculpture, peinture, vitraux, m’émerveiller, avec toi, de cette profession de foi en Jésus, Christ, le Fils de Dieu, et d’ouvrir la suite.

P. Henri  IMBERT

Il est là, à la devanture de tous les pâtissiers – chocolatiers ; il est enveloppé de papier doré en tête de gondole dans les grandes surfaces ; il est réalisé en sucre, en nougatine, en chocolat ou noir, ou au lait, ou blanc : il est … l’œuf. Pendant toute une longue période de l’Église, il était interdit de le consommer durant le carême, de même que la viande. Mais on avait oublié de prévenir les poules, qui, elles, continuaient donc à pondre. Aussi à la période de Pâques, toutes sortes de recettes permettaient d’utiliser ce qui, en abondance, avait été conservé.

Et de celui-ci, que peut-on dire ?

Est-il frais ? Est-il dur ? Est-il couvé ? Réponse : seul le fait de l’écaler permettrait de le dire. S’il est frais, il va se répandre. S’il est dur, un peu de mayonnaise viendra l’agrémenter. S’il est couvé, sûrement que celui qu’il contient fera savoir, lui-même, qu’il est à l’intérieur, bien vivant, et ne demandera que, par ses propres forces, à surgir et, immédiatement, prendre son autonomie, même s’il accompagnera quelques temps, avec sa fratrie, celle qui va lui apprendre à vivre. Parce qu’il peut contenir du vivant, l’œuf est devenu symbole de résurrection. C’est ce qu’il contient qui, de lui-même, ouvre ce qui l’enfermait et lui permet ainsi l’accession à la vie.

D’où cette forme appelée « mandorle » dans laquelle le Christ ressuscité est inscrit dans certaines œuvres d’art, afin d’affirmer son retour à la vie. Une forme qui rappelle le passage que nous avons franchi lors de notre naissance, col par lequel nous sommes nés, franchissant de l’eau au souffle. Quelle belle image pour revivre notre baptême. D’ailleurs à l’occasion des baptêmes étaient distribuées, (sont encore distribuées ?) des dragées : l’amande voulant rappeler par sa forme ovoïde, le passage pour la naissance.

Justement, qu’en fût-il de ton baptême, en cette veillée pascale 2023 ? Comment as-tu revécu ton propre baptême, toujours actuel, lors du renouvellement de ta profession de foi baptismale, au cœur de cette même veillée ? Remonté de l’eau … descente de l’Esprit, comme il est dit lors du baptême de Jésus. « A l’instant où il remontait de l’eau, il vit les cieux se déchirer et l’Esprit comme une colombe descendre sur lui » (Mc 1/10-11 et parallèles).

Quels ont été pour toi, dans l’une ou l’autre situation, les mots de ta profession de foi ?

Tympan de CARRENAC (46)

La semaine que nous sommes en train de vivre nous conduit au dimanche de la Miséricorde, 2ème dimanche de Pâques, dimanche « in albis » (en blanc) invité que tu es à porter de nouveau en ce dimanche le vêtement blanc de ton baptême. Traditionnellement l’évangile de ce dimanche met en avant l’apôtre Thomas, bien connu. C’est de lui qu’est venue cette expression, entendue peut être déjà pour toi : « t’es bien comme Saint Thomas, tu ne crois que ce que tu vois ». Au soir de la résurrection, Thomas affirme avec force : « si je ne vois pas dans ses mains la marque de clous, si je n’enfonce pas mon doigt à la place des clous, et si je n’enfonce pas ma main dans son côté, je ne croirai pas ! » (Jn 20 /25). Et 8 jours plus tard (de dimanche en dimanche ?) Jésus peut lui dire : « avance ton doigt ici et regarde mes mains, avance ta main et enfonce la dans mon côté, cesse d’être incrédule, deviens un homme de foi ». (Jn 20/27).

Scène qu’évoquent ces 2 représentations que je te propose :

Musée de COLMAR
Cathédrale de STRASBOURG

Fidèle à cet ABAISSÉ – ÉLEVÉ qui a été mon fil rouge depuis le mercredi des Cendres, l’une comme l’autre présentent Thomas dans la même attitude. Il s’ABAISSE devant Celui qui a été RELEVÉ d’entre les morts. Le voici, genou à terre, dans une prostration liturgique, tout en disant l’acte de foi le plus complet qui puisse être confessé : « Mon Seigneur et mon Dieu » (Jn 20/28). Le Christ relevé d’entre les morts est l’objet de la foi au même titre que Dieu lui-même. Et sa présence accompagne ceux qui croient en Lui : leur joie est de croire sans voir.

Autre personnage essentiel de l’évangile de Jean, Marie Madeleine. La 1ère à découvrir le tombeau vide ; la 1ère à informer les apôtres Pierre et le disciple que Jésus aimait ; la 1ère à rencontrer le ressuscité. Quiproquo dans un 1er temps : jardinier ou pas ? Mais le fait de s’entendre appelée par son nom « Marie » va la conduire à la reconnaissance de Celui  qui est là, en face d’elle, relevé d’entre les morts. (Jn 20/14-16). Rappelle-toi ton baptême et le « oui » qui fut le tien, à l’appel de ton nom.

Musée de Colmar
Grotte de la Sainte BAUME

Deux scènes, là encore parmi nombre d’autres, où les artistes représentent Marie Madeleine, ABAISSÉE, genou en terre devant son « Rabbouni » RELEVÉ; les deux mains, celle du Christ et celle de Marie , sont tendues l’une vers l’autre, mais sans se toucher (« Noli me tangere » : ne me retiens pas !) (Jn 20/17). Par sa parole, le Maitre va l’envoyer vers d’autres. Et les 1ers vers lesquels elle va se diriger, les 1ers pour lesquels elle sera « apôtre pour les apôtres », ce sont les Onze. Quelques mots, juste pour leur dire : « j’ai vu le Seigneur » titre d’honneur réservé au Ressuscité.

C’est la femme, c’est l’homme qui s’ABAISSENT devant Celui qui vient d’être LEVÉ d’entre les morts.

Comment à cet instant ne pas retrouver le « U » qui nous a accompagnés tout au long de ce carême, mais j’envisage que ce « U », nous puissions lui faire faire un quart de tour afin de mettre en œuvre ce que le Seigneur vient de proposer à Marie Madeleine :

Pendant que le Seigneur annonce qu’il va s’ELEVER vers le Père, son Père qui est Notre Père, en même temps Il envoie ceux qui le reconnaissent, ressuscité, vers leurs frères.

Déjà l’homme de Nazareth avait cheminé avec deux disciples. Cette annonce qu’Il leur avait fait connaitre était tellement « incroyable », à savoir qu’Il entrerait dans la gloire de Dieu en passant par la mort, que pour eux deux, ceci dépassait leur intelligence, lents à croire qu’ils étaient et que nous sommes aussi ! Comment donc le reconnaitre en ce 3ème qui vient de les rejoindre sur le chemin ? Il leur faudra le rappel des Écritures et, par Lui, l’interprétation de ce qu’ont dit les Prophètes, en même temps que le fait de Le voir rompre le pain et le partager avec eux, pour que leurs s’ouvrent et qu’ils Le reconnaissent. (Luc 24/13-35)

Cathédrale de Laon
Cathédrale de Laon
Cathédrale de Laon
Cathédrale de Chartres

Oui, peut-il alors disparaitre à leurs yeux, et par son ascension s’ÉLEVER dans la gloire du Père !

Pour Marie Madeleine, à son tour de prendre au sérieux la parole du « jardinier » : « va trouver mes frères ». Et la tradition la fera parvenir jusqu’en Provence (Les Saintes Maries de la Mer), par bateau, pour y annoncer la Bonne Nouvelle de la résurrection de son Seigneur, puis se retirera dans une grotte, sur le massif de la Sainte Baume. Elle y connaitra la mort, au terme d’une retraite de 30 années. Elle est habituellement reconnue  par de longs cheveux et un pot d’aromates, confondue qu’elle est avec la femme qui, lors d’un repas chez Simon le Pharisien, a oint  les pieds de Jésus, et les a essuyés de ses cheveux (Luc 7/36-48). 

Comment finir cette catéchèse entreprise depuis le début de ce carême 2023, et sans te connaitre, je te remercie de l’avoir suivie ?

Je te propose cette image des pèlerins d’Emmaüs, évoqués ci-dessus. L’un des deux, nommé Cléophas, prend la parole pour dire ce qu’il en fut et ce qu’il en est de ce Jésus de Nazareth, Celui que les hommes ont livré et condamné à mort : « et nous, nous espérions … ».  MAIS … : voici la faille dans le discours « quelques femmes … quelques uns de nos compagnons … Mais Lui, ils ne l’ont pas vu » (Luc 24/24).

A nous d’accueillir la catéchèse qu’ils ont reçu « esprits sans intelligence, cœurs lents à croire … ne fallait-il pas que le Christ souffrit tout cela pour entrer dans la gloire ? » (Luc 24/26-27)

Voici ce que Cléophas a osé nous témoigner : sa difficulté à croire, même si ce n’est guère à sa gloire. Quant à l’autre, nous ne saurons jamais son nom, à moins que … et si c’était TOI ?

Père Henri IMBERT

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